L'annonce du retrait de huits pays arabes, dont cinq pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en soutien au Maroc, envers et contre la présence de la "RASD" au 4e Sommet Afrique-Monde arabe, prévu ce mercredi à Malabo, capitale équato-guinéenne, a eu l'effet d'un séisme au sein des pays africains. Ce retrait a un coût à la fois politique et économique. Les monarchies du Golfe, qui avaient refusé la présence de l'entité séparatiste lors du Sommet Afrique-Monde arabe, en 2013 à Koweït-City, ne pouvaient accepter sa présence lors du Sommet 2016 de Malabo, sans risquer de faire une entorse au principe sacré de l'unité territoriale des pays, en Afrique et partout ailleurs.
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Cette position de principe, qui est aussi celle de la Ligue arabe et de nombreux pays africains, était prévisible. Est-ce un hasard si le pays hôte du 4e Sommet, la Guinée Equatoriale, s'est abstenu d'adresser une invitation au préposé à la présidence de la "RASD", Brahim Ghali, interdit désormais de fouler le sol européen après sa convocation par la justice espagnole pour répondre de "crimes de guerre"? Malabo savait pertinemment que l'invitation de cette entité allait compromettre ses efforts pour réunir autour de la même table des chefs d'Etat et de gouvernements arabes et africains reconnus par l'organisation des Nations unies.
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Or, il s'est trouvé que l'axe Alger-Pretoria, principal pourvoyeur de fonds à l'Union africaine, agissait contre la volonté de Malabo, et à travers elle contre les principales capitales africaines et arabes, pour "imposer" la "RASD" comme "invité" du Sommet. Une manoeuvre, une de plus, qui, au-delà de son hostilité légendaire à l'unité territoriale du Maroc, démontre que cet "axe du Mal" est prêt à sacrifier les intérêts de tout un continent sur la "foi" d'une imposture qui n'a d'existence que dans l'imagination d'un régime algérien resté prisonnier de la défunte guerre froide, et qui a du mal à comprendre que les temps ont bel et bien changé et qu'il ne servirait à rien de continuer à soutenir une entité cartoonienne sans risquer de compromettre l'avenir de l'Algérie elle-même, ou encore celui de l'Afrique.
Et tant qu'à parler d'Afrique, jusqu'où ce continent, berceau de l'Humanité, peut-il continuer à traîner ce boulet hérité d'une époque révolue, celle de l'ancien dictateur algérien Mohamed Boukharrouba, alias Houri Boumediene, pour ne citer que lui?
Pour revenir au Sommet Afrique-Monde arabe de Malabo, le retrait des pays du Conseil de coopération du Golfe risque de faire perdre à l'Afrique pas moins d'1 milliard de dollars promis lors de la grand-messe de 2013 à Koweït-City. Un trou financier que le régime algérien, au bord du dépôt de bilan, ne peut évidemment combler, comme il le faisait lors de la belle époque de "l'embellie pétrolière". Triste!