Dirigée depuis des décennies par l'Istiqlalien Fouazi Benallal, ce dernier fait face à une rébellion de la part même de son propre camp du parti de la Balance. Sept conseillers élus istiqlaliens ont entrepris, depuis quelques semaines, une opération de déstabilisation pour l'acculer à la démission en vue de s'accaparer la gestion de cette mairie qui a connu récemment une forte et galopante urbanisation.
Faouzi Benallal, ancien député, ancien membre du bureau politique du parti de l'Istiqlal, est accusé par ceux-là même qui l'ont porté une nouvelle fois à la présidence de la mairie (2015) de tous les maux. «Enrichissement illicite, corruption, mauvaise gestion, octroi d'autorisations pour l'occupation des lieux publics, commerces anarchiques, insécurité, saletés...»
Le maire en poste jusqu'en 2021 s'en défend évidemment en rejetant en bloc ces accusations. Il assure que son enrichissement est bien antécédent aux responsabilités qu'il a assumées à la tête de cette commune de 15.000 habitants. Son entourage et lui-même accusent les frondeurs qui essaient de le détrôner d'être de «faux militants ne cherchant que leurs propres intérêts au détriment de ceux des citoyens et de la commune».
Ce bras de fer dure depuis des semaines et la gestion de la mairie en pâtit. Faouzi Benallal ne répond pas au téléphone, certains disent qu'il est souffrant, mais ses adversaires ne lui accordent pas de répit.
«La gestion de la commune avance au ralenti, portant préjudice aux intérêts des citoyens», souligne à le360 un responsable de la mairie sous couvert de l'anonymat.
La tension s'est récemment aggravée à tel point que la commune a été le théâtre pour la première fois d'une manifestation de protestation organisée sur la voie publique contre le maire Faouzi Benallal.
Au-delà du fait de savoir qui a raison et qui a tort, une chose est sûre: Harhoura fait face à une série de problèmes liés à la gestion de la commune où l'insécurité commence à poser problème.
Les autorités de tutelle incitent pourtant le bureau de la mairie à agir dans l'intérêt du citoyen et réclament que «les droits des habitants soient préservés».
Harhoura risque-t-elle de perdre son statut de commune modèle dans la région? C'est à craindre.