L’actuel gouvernement et son prédécesseur, chapeautés tous deux par le parti de la Justice et du développement (PJD), auraient commis des fautes politiques fatales qui ont coûté au budget de l’Etat pas moins de 1.700 milliards de dirhams, lors de la concrétisation de la réforme de la caisse de compensation. Cette confession a été faite, mercredi, par le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, devant les membres de la commission des Finances à la Chambre des représentants.
Assabah, qui rapporte cette information dans son édition de ce jeudi 8 novembre, affirme que le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance reconnaît que le gouvernement a lésé les minotiers en procédant à la fermeture de leurs moulins, alors qu’ils n’ont aucune responsabilité dans l’affaire de la farine périmée et des mauvaises conditions de son stockage. L’origine du mal se trouve chez des distributeurs qui violaient les cahiers des charges, précise le ministre en citant les résultats d’une expertise.
Dans le registre des médicaments, le ministre rappelle que le gouvernement avait opéré une baisse des prix pour permettre aux citoyens d’accéder aux soins dans les établissements sanitaires publics et privés. Or, les résultats sont aux antipodes de la vision gouvernementale, cette mesure ayant provoqué une fuite des investisseurs qui désiraient investir dans le secteur de la fabrication des médicaments au Maroc et exporter l’excédent, comme dans les autres secteurs.
De même, la gestion du RAMED est entachée d’irrégularités, souligne-t-il en relevant que des personnes aisées disposent de cette carte, alors que des personnes démunies ont du mal à l’obtenir. Ce qui exige l’activation de la mise en place du registre social unifié, piloté par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec d’autres départements gouvernementaux.
En ce qui concerne la subvention du sucre, le ministre PJDiste révèle que le gouvernement a effectué une étude en vue d’améliorer la distribution de cette denrée et de pratiquer un prix national unifié pour certaines catégories, tout en limitant l’aide à la production locale. Cette aide s’élève à 3.5 milliards de dirhams par an. Et de préciser que le gouvernement étudie une formule lui permettant de récupérer cette aide auprès des entreprises qui effectuent l’emballage pour les ventes.
Enfin, le ministre ajoute que les dépenses occasionnées par la compensation seront versées à environ 1.500.000 de familles qui vivent sous le seuil de pauvreté. Par ces révélations, le gouvernement fait ainsi son mea culpa.