La polémique sur les allégations de corruption et de favoritisme qui auraient entaché le concours d’accès à la profession d’avocat continue d’enfler. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 6 janvier, que plusieurs candidats ont déposé une requête auprès du tribunal administratif de Rabat pour demander la révision des copies des épreuves écrites de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat. Pour sa part, la Ligue marocaine pour la défense des droits de l'homme (LMDH) a adressé une lettre au procureur général du Roi près de la cour de cassation et président du ministère public lui demandant d’ouvrir une enquête sur ce sujet.
Ce recours, souligne la LMDH, est basé sur des dizaines de demandes d’assistance judiciaire formulées par un grand nombre de candidats recalés. Dans sa correspondance, la Ligue a évoqué les vives réactions qui ont suivi l’annonce des résultats. Le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, a notamment mentionné les pressions qu’il aurait subies, selon ses dires, pour réduire le nombre de candidats admis pour passer l’épreuve orale.
Le quotidien Al Akhbar souligne que la LMDH a demandé au président du ministère public d’enquêter sur ces pressions. D’autant que des soupçons de conflits d’intérêt planent sur ce concours. Certains noms figurant sur la liste des admis étaient membres de la commission chargée de superviser l’examen. Mais le ministre de la Justice a malgré tout fixé les dates et les programmes de l’épreuve orale prévue au mois de mars prochain.
Des sources indiquent que le tribunal administratif de Rabat a rejeté les requêtes des candidats recalés qui avaient demandé la révision des copies et des notes. Cette juridiction a justifié ce rejet par le fait que le plaignant n’a pas pu prouver avoir présenté une demande similaire à l’administration concernée, en l’occurrence le ministère de la Justice. D’ailleurs, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a nié avoir demandé l’ouverture d’une enquête sur l’organisation de ce concours.