Absence très parlante du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, ce mardi 9 janvier à Rabat, où se tient la Conférence ministérielle africaine sur la Migration. Cette absence soulève moult questions, qui ne sont pas forcément liées à la seule question des relations bilatérales envenimées par les propos irresponsables du même Messahel envers le Maroc, accusé de "blanchir l'argent du haschich via ses banques en Afrique"!
Il faut préciser que la Conférence se tient sous la bannière de l'Union africaine, à laquelle prennent part, abstraction faite de l'Algérie, tous les pays maghrébins. Il en ressort que cette conférence a un caractère multilatéral et que du coup, la rivalité algérienne, pour ne pas parler de l'inimitié antimarocaine légendaire nourrie par le voisin de l'est, n'a rien à voir dans cette grand-messe dédiée, comme l'a souligné ce mardi matin le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, à "une réflexion collective" sur le fléau de la migration, véritable plaie africaine.
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Or, il se trouve qu'Alger est dans une posture très délicate sur cette question. En effet, le régime algérien a "brillé" par ses bavures racistes envers les migrants subsahariens, souvent maltraités et refoulés manu militari de son territoire vers leurs pays d'origine, via sa frontière avec le Niger. Une pratique indigne de la part d'un régime dont le discours officiel dénote un mépris "institutionnel" envers des migrants accusés de tous les maux.
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Passons sur la petite phrase irresponsable de l'ancien président de la commission algérienne des droits de l'Homme, Me Farouk Ksentini, quand, en pleine rafle anti-Subsahariens, en décembre 2016, il avait accusé ces derniers d'être "porteurs de maladies sexuellement transmissibles"! Cette accusation, qui avait soulevé un tollé chez les ONG de défense des droits de l'Homme, en Afrique comme partout ailleurs, n'avait même pas valu un "rappel à l'ordre" à son auteur de la part du régime de Bouteflika.
Pas plus tard qu'en juillet 2017, et alors qu'une campagne faisait rage sur les réseaux sociaux algériens sous ce hashtag "Non aux Africains!", c'est un proche collaborateur du président Bouteflika, actuellement Premier ministre, qui donnait la réplique à Farouk Ksentini en accusant les migrants subsahariens d'être "une source de crimes, drogues et autres maux"!
On pourrait évidemment allonger la liste des bavures racistes algériennes, mais abrégeons: Alger, en optant pour le boycott de la Conférence de Rabat sur la Migration, démontre qu'elle n'a rien d'édifiant à apporter sur cette question. Sans doute est-elle "embarrassée" par ses dérapages xénophobes et racistes envers les Africains.