L’information, partie initialement de sites servant la propagande séparatiste, au sujet du successeur potentiel de Horst Köhler, soit le ministre slovaque des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, continue de secouer le landernau médiatico-diplomatique, sans que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, prenne la responsabilité de la confirmer ou l’infirmer.
Citant des «sources diplomatiques», l’AFP indique à son tour ce jeudi 13 février 2020 que «Miroslav Lajcak, ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie et ex-président de l'Assemblée générale des Nations Unies, est pressenti pour devenir le nouvel émissaire pour le Sahara occidental de l'ONU, qui en est dépourvue depuis mai 2019».
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Une éventualité que confirment, ce jeudi même, pour Le360, des sources diplomatiques concordantes, révélant que «M. Guterres avait rencontré, le 3 février 2020, dans ses locaux à New York, le ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie pour lui proposer le poste de Nouvel Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara».
A titre de précision, cette rencontre inopinée a eu lieu avant la tenue d'une réunion, entre le chef du polisario, Brahim Ghali, dimanche dernier, 9 février 2020, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'initiative de ce dernier, à Addis-Abeba, en marge des travaux de la 33e session ordinaire du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine.
Comme par enchantement, cette information a ensuite été relayée à grand roulements de tambours dès le lendemain de ce tête-à-tête Guterres-Ghali, et ce, par nombre de sites séparatistes, ce qui laisse entendre que le secrétaire général de l’ONU avait donné la primeur de cette information au front polisario, qui est certainement à l’origine de cette «fuite», savamment orchestrée.
Des sources diplomatiques marocaines, contactées par Le360, affirment que le Maroc n’avait pas été informé de la proposition qui avait été faite au ministre des Affaires étrangères slovaque de le commer à ce poste de nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara, ce qui revient clairement à dire qu'Antonio Guterres a transgressé une règle pourtant suivie et appliquée par ses prédécesseurs, selon laquelle il faut d’abord se concerter avec les parties prenantes au conflit, ainsi qu’avec les membres permanents du Conseil de sécurité, avant de hasarder la moindre proposition.
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Il en ressort que par cet unilatéralisme, le secrétaire général de l’ONU a violé non seulement cette règle d’usage, mais aussi le principe de neutralité inhérent à sa mission de premier responsable de l’ONU, censé être tenu par une obligation d’impartialité.
D'ailleurs, l'inquiétant silence jusqu'ici observé par l’ONU à ce sujet ne fait que nourrir davantage la confusion, au préjudice de «la nouvelle dynamique» qu'Antonio Guterres avait promis de promouvoir pour relancer le processus politique, en vue de trouver une solution politique à ce différend autour du Sahara, sur la base du réalisme et du pragmatisme.