L’opération de sélection des congressistes a été bouclée, dimanche, dans toutes les régions du Royaume. Cette étape, la dernière avant le quatrième congrès qui devrait démarrer le 7 février, ne s’est pas passée sans heurts. Des tensions ont encore éclaté entre les deux clans adverses, le courant de «L’avenir» et celui de «La légitimité», au risque de faire voler en éclats la fragile entente conclue, il y a quelques semaines, entre les deux parties, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 27 janvier.
A l’origine de ce nouveau différend: les listes des adhérents, prises comme base pour la sélection des congressistes et qui datent de 2017, n’ont pas été actualisées depuis. Selon le quotidien, ces listes ne représentent plus la situation actuelle au niveau de l’organisation du parti et auraient même été «gonflées», dans certaines régions, afin d’augmenter le nombre de congressistes qui les représentent. D’après certains dirigeants du parti cités par le quotidien, des centaines de membres auraient quitté le parti alors que leurs noms figurent toujours sur ces listes.
La direction du parti reconnaît, bien qu'à demi-mot, cette nouvelle situation de crise. Ainsi, selon une déclaration de Larbi El Mharchi, membre du bureau politique, les critères arrêtés pour le prochain congrès consistent à réduire le nombre de congressistes à 3.500. Pour les sélectionner, il a été décidé de tenir compte des résultats des élections de 2015 et de 2016, ainsi que des listes des adhérents arrêtées en 2017. Ces critères, reconnaît-il, ont créé quelques problèmes et ont été derrière les protestations dans certaines régions. Ainsi, à titre d’exemple, affirme Assabah, la région de Rabat compte 600 adhérents selon les listes de 2017, alors que le nombre des encartés qui ont effectivement fait part de l’opération de désignation des congressistes ne dépasse pas la centaine. Ce qui en dit long sur la crédibilité de ces listes.
Cette question de listes laisse même planer de sérieux doutes sur la «légalité» du prochain congrès, écrit de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du même jour. Ainsi, à quelques jours de ce rendez-vous organisationnel, les membres du parti se livrent une nouvelle guéguerre sur les réseaux sociaux, descendant les programmes des candidats et mettant en doute la légalité du congrès, constate le quotidien. Par ailleurs, relève Al Ahdath Al Maghribia, au moment où le président de la commission préparatoire, Samir Goudar, s’apprête à présenter les candidats au secrétariat général, un troisième candidat se prépare à entrer en scène. Il s’agit, affirme le quotidien qui cite des sources sûres, de Samir Belfkih, membre du bureau politique et ancien député. Or, le chemin du congrès est encore parsemé d’épines, note le quotidien.
En effet, à l'heure où certains membres assurent que «les conditions objectives» à la tenue du congrès ne sont pas encore réunies, d’autres contestent l’opération de sélection des congressistes. Pour le moment, ce débat se limite aux réseaux sociaux. Ce qui n’empêche pas certains dirigeants d’y apporter quelques précisions. Ainsi, selon Samir Abouelkassem, l’un des rédacteurs des documents de référence qui seront soumis au congrès, rien n’est plus facile que de contester la légalité du congrès. Les voies pour ce faire sont d'ailleurs connues. De même, les congressistes détiennent leur mandat de leur électeurs et il n’y pas de moyen plus démocratique que le suffrage pour les désigner. En outre, assure Samir Abouelkassem, les procédures de l’élection des congressistes sont précisées dans les statuts et le règlement intérieur du parti et ont été scrupuleusement respectées lors de l’opération qui vient de se dérouler dans toutes les régions.