Première sortie de l’ambassadeur du Japon auprès de l’ONU, dont le pays prend le relais de la France pour assurer, durant ce mois de juillet, la présidence du Conseil de sécurité.
L’ambassadeur japonais, Koro Bessho, a saisi cette occasion pour annoncer les grands axes des travaux du Conseil, avec à leur tête la question de la Minurso sur laquelle le SG de l’ONU est attendu.
Pour rappel, le Conseil de sécurité avait appelé, dans sa résolution 2285, au rétablissement de la «pleine fonctionnalité» de la Minurso au Sahara, demandant par la même occasion au SG de l’ONU de mener des négociations avec le Maroc autour de cette question et d’en rendre compte au CS, dans un délai de 90 jours.
Selon la présidence japonaise, le briefing du SG de l’ONU sur cette question aura lieu ce 26 juillet.
Le 20 mars dernier, le Maroc avait expulsé pas moins de 73 membres de la composante civile et politique de la Minurso. Une mesure de rétorsion contre les dérapages verbaux du SG de l’ONU, commis lors de son voyage du 4 au 7 mars à Tindouf et Alger, qualifiant le Sahara de «territoire occupé».
Le 28 avril dernier, le Conseil de sécurité avait prorogé le mandat de la Minurso pour une année supplémentaire (jusqu'en avril 2017) en appelant au rétablissement de la «pleine fonctionnalité» de la mission onusienne au Sahara.
Le Japon, qui assure la présidence du Conseil de sécurité, avait soutenu le Maroc dans son bras de fer contre le secrétariat général de l’ONU, au même titre que le Sénégal (Afrique), l’Egypte (monde arabe), l’Espagne, et la France évidemment.
En décembre 2015, l'agence de la sécurité publique du renseignement japonais (Intelligence agency of Japon) avait sorti un rapport accablant sur l'activité terroriste dans la région sahélo-saharienne, classant le Polisario comme organisation terroriste en mettant à nu les connexions tissées par ce mouvement avec les engeances d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Le Japon avait perdu dix ressortissants dans l'attaque du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar contre le site gazier In Amenas, sud algérien. Les services algériens sont accusés d'avoir liquidé froidement et sans discernement les otages et les preneurs d'otages.
Il en ressort que le Japon, qui préside actuellement le Conseil de sécurité, connaît le dossier saharien et le vrai visage du Polisario, ainsi que son sponsor algérien.