A une semaine de la fin du mandat de la MINURSO, expirant le 25 avril, le Conseil de sécurité entame, à partir de ce mardi à New York, des réunions marathons au sujet du Sahara. Celle prévue aujourd’hui dès 17 heures sera consacrée à la discussion du rapport politique du SG de l’ONU, Antonio Guterres, et du rapport technique du chef de la MINURSO, le Canadien Colin Stewart.
Dans son rapport sur le Sahara, le deuxième depuis son investiture le 1er janvier 2017, et dont copie a été remise le 7 avril aux quinze membres du Conseil de sécurité, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, avait recommandé la prorogation du mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire (jusqu'au 25 avril 2019).
Les incursions multipliées par le front Polisario dans la zone tampon, en violation de l’accord de cessez-le-feu conclu le 6 novembre 1991, sous l’égide de l’ONU, ne manqueront pas de polariser l’attention des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la présidence tournante est assurée par l'ambassadeur péruvien auprès de l'ONU, Gustavo Meza-Cuadra.
Lire aussi : Sahara: la main de Köhler pèse sur le rapport du SG de l’ONU
Face à ces incursions, perpétrées par le Polisario avec le soutien d’Alger, le Maroc avait affirmé son intention de «ne pas rester les bras croisés» tout en mettant l’ONU devant ses responsabilités.
La lettre adressée par le roi Mohammed VI au SG de l’ONU, Antonio Guterres, au sujet des "incursions" du Polisario dans la zone démilitarisée, pointe clairement la responsabilité de l’Algérie. "L'Algérie finance, l'Algérie abrite, l'Algérie arme, l'Algérie soutient diplomatiquement le Polisario", avait affirmé à juste titre le souverain.
Lire aussi : La présence de militaires du Polisario dans l’avion «crashé» contredit les allégations du MAE algérien
La présence de militaires du Polisario dans l’avion militaire algérien qui s’est crashé, mercredi dernier à proximité de la base de Boufarik, près d’Alger, constitue un argument en béton de l’implication avérée d’Alger dans le soutien multiforme (y compris militaire) qu'elle n'a eu de cesse d'apporter au front séparatiste.
Un indicateur parmi tant d’autres qui démontre, à qui veut bien voir, qu’Alger est bel et bien partie prenante au conflit créé de toutes pièces autour du Sahara marocain et que le curseur de toute solution escomptée à ce différend plus que quarantenaire est à placer du côté d’Alger, et non de Tindouf.
Il n’est donc pas exclu que le projet de résolution, dont la distribution est attendue ce mardi soir, pointe à nouveau Alger en tant que «partie» prenante au conflit, comme cela a été le cas dans la précédente résolution 2351, adoptée fin avril 2017 à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité.