Les défenseurs de l’officialisation de la langue amazighe ne baissent pas les bras. Akhbar Al Yaoum, dans son édition du 22 janvier, rapporte ainsi que les associations qui mènent le combat sont revenues à la charge lors d’une journée d’étude organisée mercredi 20 janvier, à la deuxième Chambre du parlement. Ahmed Assid, qui a pris part à la rencontre, a ainsi précisé que, pour la consécration de l’amazigh comme langue officielle du pays, il faudrait utiliser la langue amazighe dans tout ce qui symbolise l’Etat, y compris les documents officiels: carte d’identité nationale (CIN), permis de conduire, billets de banque, timbres poste...
L’avocat et militant amazigh Ahmed Arehmouch, modérateur de la rencontre, a quant à lui tiré la sonnette d’alarme: «le gouvernement entame sa dernière année de mandat et la loi organique de la langue amazighe n’a toujours pas vu le jour. Or, comme le prévoit la constitution, elle doit être adoptée durant cette législature», rappelle-t-il, en ajoutant qu'un tel retard sur "une loi aussi cruciale pour notre pays" est incompréhensible.
Hakim Benchemass a sauté sur l'occasion pour tailler des croupières au gouvernement de Benkirane. «Le retard dans l’officialisation de la langue amazighe est lourd de conséquences. Non seulement il remet en question la Constitution de 2011, mais il porte aussi atteinte à certains droits linguistiques et culturels, comme les lois relatives à l’éducation et la formation ou encore à la fonction publique», souligne le président de la chambre des Conseillers.