Le ministre des Finances, Mohammed Benchaâboun, s’attire encore les foudres syndicales. La dernière réaction en date est celle de l’Union nationale du travail au Maroc. Bras syndical du parti de la Justice et du développement (PJD), l’UNTM a rejoint les autres centrales syndicales pour s’opposer à la contribution de solidarité, relève Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 27 octobre.
Prévue par le projet de loi de finances 2021, l’institution d’une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus au titre de l’exercice 2021, n’a pas manqué de faire réagir les syndicats. Ce prélèvement obligatoire concerne en effet les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu, qu’il soit professionnel, agricole, foncier, immobilier, ainsi que les salaires et assimilés. Pour les personnes physiques dont les revenus nets annuels dépassent 120.000 dirhams devraient contribuer à hauteur de 1,5% (prélèvement à la source).
Dans un communiqué relayé par Al Ahdath Al Maghribia, l’UNTM explique qu’il serait injuste d’imposer une telle ponction aux salariés qui risque de détériorer davantage leur pouvoir d’achat, par le biais d’une simple mesure prévue par le projet de loi de finances et votée par les deux Chambres du parlement. D’autant que cette mesure a été introduite dans le PLF sans le moindre dialogue ouvert avec les représentants des centrales syndicales.
Si le bras syndical du PJD reconnaît que la solidarité est un élément clé pour surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, il dénonce néanmoins ce genre de décisions qu’il qualifie d'"unilatérales". Le syndicat pro-PJD rappelle ainsi que ces décisions doivent d’abord faire l’objet d’un dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
La centrale syndicale explique, en effet, qu’il existe d’autres moyens pour institutionnaliser la solidarité entre les différentes catégories sociales. Cela passe, selon l’UNTM, par une refonte du système fiscal. Le syndicat recommande ainsi l’élargissement de l’assiette fiscale pour inclure les grandes et moyennes entreprises, ainsi que les entreprises aujourd’hui exonérées.