Le dossier qui a provoqué la convocation, vendredi à Rabat, de l’ambassadeur de France au Maroc, Charles Fries, par le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, n’en finit pas de surprendre. Le360 a eu de nouveaux détails sur la réunion à l’origine des explications demandées par Mezouar à Charles Fries. La désormais fameuse réunion a eu lieu le 6 mai à l’ambassade de France à Rabat. Etaient présents Didier Jacques Paeyrat, magistrat français de liaison, Agnès Féline, deuxième secrétaire à l’ambassade de France et chef d’antenne de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) au Maroc, Raphaël Trapp, premier secrétaire à l’ambassade de France et Mohamed Anbar, vice-président du club des magistrats du Maroc.
Contacté par Le360, Mohamed Anbar a expliqué que la réunion a porté sur la réforme de la justice au Maroc. Il a ajouté qu’il a expliqué aux Français qu’il "n’existe pas de justice au Maroc et que la justice est contrôlée par les services sécuritaires depuis l’indépendance du royaume". Anbar a souligné qu'il avait remis, lors de cette réunion, un rapport sur l'état de la justice au Maroc. Le magistrat marocain a précisé que ses interlocuteurs français ont déploré la suspension de la coopération judiciaire entre les deux pays. Ils ont expliqué qu’il aurait fallu pointer du doigt un dysfonctionnement et ne pas en arriver au gel de la coopération. La justice aura rarement été aussi politique que lors de cette réunion.