Une nouvelle "trouvaille" qui en dit long sur la manière décérébrée dont certaines parties réagissent au retour du Maroc à l'Union africaine, celles-là mêmes qui se sont jurées de bloquer ce retour et qui en sont réduites aujourd'hui à broyer du noir et à brasser de l'air! La réadmission du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine serait due à des "pressions" exercées par la France et les Etats-Unis, entre autres grandes puissances, déblatère-t-on à l'autre bout de la frontière est du Maroc, sans s'apercevoir peut-être du mépris que comporte cette allégation envers les Etats africains qui ont approuvé et soutenu volontiers, et massivement, le retour du Maroc au sein de l'UA.
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A en croire ces champions invétérés du "complotisme", qui ont raté une nouvelle occasion de se taire, du moins pour sauver leur face si tant est qu'ils en aient encore une!, le Maroc serait retourné à l'UA pour "servir les intérêts occidentaux et les siens propres". Ils oublient, ou feignent d'oublier, que le vote africain franc et massif en faveur du retour marocain est d'abord et surtout un gage de confiance dans la stratégie élaborée, mûrie et déclinée par le roi Mohammed VI lui-même sur le terrain de l'action, conformément à une approche novatrice de la coopération Sud-Sud.
"En intégrant l'UA, le Maroc aspire à rassembler autour d'un partenariat africain pour l'Afrique, qui soit basé sur l'afro-optimisme rationnel: l'entraide entre pays africains et les synergies basées sur leurs avantages comparatifs, et sur le développement de l'Afrique en tant que processus basé avant tout sur les ressources de l'Afrique et l'engagement des Africains", a en effet affirmé une source diplomatique à le360.
Il apparaît à l'évidence que la rentrée du Maroc ne s'est pas faite par la petite porte de l'idéologie tiers-mondiste, qui plus est héritée de la défunte époque de la guerre froide, mais sur la base d'une vision et d'une stratégie qui, comme l'a si bien souligné le roi Mohammed VI, dans son discours fondateur du 31 janvier à Addis Abeba, consiste à faire retrouver à l'Afrique sa confiance en elle-même, à travers la réappropriation de son destin, justement loin de toute ingérence et interférence étrangères.
Remarquez bien que le modèle proposé par le Maroc à l'Afrique s'inscrit en effet sur le mode de la rupture avec celui, occidental, étiqueté sous le label faussement clinquant de "la coopération Nord-Sud", néocolonialiste de surcroît, et selon lequel l'Afrique n'a jamais valu que par rapport aux opportunités d'affaires qu'elle possède.
Or, le modèle de coopération proposé par le Maroc est aux antipodes de celui de l'Occident, envers lequel les anciennes colonies africaines sont d'ailleurs de plus en plus méfiantes. Le royaume perçoit les pays africains en tant que partenaires, en témoignent les milliers d'accords signés sur la base du principe gagnant-gagnant et ce sens du partage inféodé corps et âme aux Marocains et auquel le souverain donne son plein contenu en entreprenant délibérément le transfert de technologie et de savoir-faire acquis par le royaume sur le terrain des finances, de l'immobilier, des télécommunications, de la formation professionnelle, sans oublier évidemment l'élément humain qui est au centre de la stratégie africaine de Mohammed VI.
Piqûres de rappel ...
Est-il besoin de rappeler les moult sacrifices consentis par le royaume en faveur de l'Afrique? Mohammed V en avait déjà annoncé la couleur en rassemblant, en janvier 1961 à Casablanca, les leaders africains Gamal Abdel Nasser (Egypte), Ahmed Sékou Touré (Guinée), Modibo Keïta (Mali) et Kwame Nkrumah (Ghana). Cette réunion a constitué le premier pas décisif dans la construction de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ancêtre de l’UA. En ce temps-là, l’Algérie était un département français et Nelson Mandela se trouvait au Maroc pour récolter les armes et les financements qui l’aideraient à soustraire l’Afrique du Sud au régime de l’apartheid.
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Depuis son accession au trône en 1999, Mohammed VI a multiplié les déplacements en Afrique subsaharienne. Le roi comptabilise quarante-six visites, effectuées dans vingt-cinq pays africains. A l'occasion de chacune de ces visites, le roi arrivait avec des projets structurants qui concrétisent sa vision de l’enracinement continental du Maroc et une coopération résolument Sud-Sud. Le roi Mohammed VI a d’emblée commencé son règne avec des gestes à forte charge symbolique. Lors du Sommet Afrique-Europe en 2000, le Maroc a annulé l’ensemble des dettes des PMA (Pays les moins avancés) africains et supprimé les barrières tarifaires pour ces pays.
Dix-sept ans plus tard, le Maroc, pays sans pétrole ni gaz, est le deuxième investisseur dans le continent. Cela ne s’improvise pas mais se construit, patiemment avec conviction, détermination et pragmatisme. Un Maroc généreux est un Maroc qui partage. «Mon pays partage ce qu’il a», a lancé le roi Mohammed VI à l’adresse de ses pairs. C’est ce sens du partage qui a conféré au Maroc et à son roi un leadership continental.
La vision africaine du roi Mohammed VI repose sur l’économie comme levier de développement. Au Maroc, nous nous sommes habitués aux déplacements des hommes d’affaires et chefs des grands champions nationaux qui accompagnent le roi dans chacun de ses voyages au sein du continent. Mais cette délégation d’hommes d’affaires n’était pas une chose allant de soi et elle signifie la primauté accordée à l’investissement et à la chose économique dans la vision africaine du roi. Investir dans un projet, c’est y croire. Le roi Mohammed VI a toujours cru dans l’Afrique.