Toutes les mesures prises au Maroc pour stopper la propagation du Covid-10 ont montré leur insuffisance. La courbe de l’épidémie ne s’inverse pas. Bien au contraire, le taux de positivité atteint des pics inquiétants et les décès dus au coronavirus n’ont jamais été aussi nombreux. Du 20 au 31 octobre, on recense 43.335 nouvelles contaminations et 719 décès. Ces chiffres, enregistrés en 11 jours, correspondent à 20% de la totalité des infections et des morts dus au coronavirus depuis le premier cas de Covid-19 enregistré au Maroc, le 2 mars 2020.
Les mesures prises par les autorités n’ont pas suffi à ralentir la propagation du virus. La réalité de la deuxième vague épidémique rend insuffisants les couvre-feux instaurés dans les villes les plus touchées et les restrictions dans certaines régions. Cette deuxième vague a poussé nombre de pays européens à instaurer un nouveau confinement. La France et la Belgique ont demandé aux populations de rester chez elles. Et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé, hier, un confinement «dur» d’un mois en Angleterre.
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Les autorités marocaines doivent-elles instaurer un nouveau confinement pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle? En tout cas, selon les investigations menées par Le360 auprès des autorités gouvernementales et sanitaires, le scénario d’un reconfinement est «sur la table».
«La situation est grave et la seule arme pour y faire face consiste à rétablir impérativement un reconfinement général ou du moins régional aux provinces et villes très affectées», a affirmé un responsable au ministère de la Santé, reconnaissant au passage que plusieurs indicateurs sont en ce moment au «rouge».
Cette affirmation est corroborée par un autre spécialiste de la santé. «La situation est grave, sachant que le dépistage n'est pas élargi à une grande échelle nationale et régionale et que la capacité litière dans les hôpitaux frôle la saturation», a estimé Oussama Ouahabi Alami, secrétaire régional du syndicat indépendant des médecins du secteur public. «Le reconfinement total ou regional, a-t-il martelé, est fort probable».
Il est vrai que la capacité de dépistage au PCR avoisine au Maroc 25.000 tests par jour. Si cette capacité demeure en Afrique l’une des meilleures (la deuxième sur le plan continental, après l’Afrique du Sud), elle ne permet pas de prendre la mesure du nombre réel de contaminations au coronavirus qui serait, selon des spécialistes, cinq fois supérieur au bilan quotidien communiqué par le ministère de Santé.
Une grande partie de la classe politique plaide également pour un durcissement des mesures sanitaires, voire un reconfinement. «Je pense que des restrictions plus dures sont envisageables car tous les indicateurs du Covid-19 sont à la hausse. Nous sommes maintenant à la croisée des chemins à savoir soit un reconfinement général ou un confinement plus dur sur le plan local et régional», a affirmé un dirigeant d’un parti de la majorité gouvernementale sous le couvert de l’anonymat. «On ne doit pas rester spectateurs face à cette situation», a-t-il ajouté.
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Interrogé par Le360, le premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachgar, estime pour sa part que «la décision de rétablir le confinement local ou national relève des attributions de la Commission scientifique».
Selon d’autres sources, face à l’aggravation de la pandémie, le gouvernement n’a pas d'autre choix que le rétablissement du confinement, même si cette mesure sera dure sur le plan social et économique. Quelle forme prendra alors le nouveau «lockdown»? Selon les différentes sources interrogées, il faudra maintenir l’équilibre entre le maintien des activités économiques et la protection de la santé des Marocains. En d’autres termes, seules les personnes qui vont au travail seront autorisées à quitter leur domicile. Les autres seront vraisemblablement priées de rester chez elles.