Corruption dans la justice: sexe, arnaques et falsifications

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Revue de presseKiosque360. Le jeune substitut du procureur du roi offre un service complet. Il peut intervenir dans les affaires instruites par ses collègues et même auprès de la police et la gendarmerie. Et pour ne rien arranger dans son cas, il est poursuivi pour des délits sexuels. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 08/08/2022 à 06h23

L’affaire, qui vient d'éclater, du réseau des «intermédiaires des tribunaux» dirigé par un substitut du procureur du roi ne cesse de livrer ses secrets. Le quotidien Al Akhbar, qui revient sur ce dossier dans sa livraison du lundi 8 août, parle même de «rebondissements graves». L’enquête, menée par la BNPJ au niveau de Casablanca, a permis de mettre à jour des chevauchements avec une autre affaire, celle relative au réseau dirigé par le procureur du roi, H.L, actuellement en détention après avoir été condamné à une peine de 8 ans de prison ferme. Pour revenir à cette affaire du jeune substitut du procureur du roi, M.J, dont le téléphone a été mis sur écoute sur ordre du Parquet, le quotidien affirme que les enregistrements que les éléments de la BNPJ ont pu transcrire, à ce stade, ont mis en évidence une série de crimes tout aussi graves les uns que les autres. Le quotidien parle pêle-mêle de délits sexuels, pratiques homosexuelles, corruption, abus de pouvoir et abus de confiance, entre autres accusations. Les communications que les enquêteurs ont ainsi interceptées contiennent des faits qui peuvent être qualifiés de délits graves, mais aussi de crimes qui peuvent valoir au jeune substitut du procureur du roi de nombreuses années en prison. En gros, le jeune substitut du procureur du roi intervient, moyennant pots-de-vin, pour changer les cours des affaires, y compris celles instruites par ses collègues, aussi bien au tribunal pénal d’Aïn Sebaâ à Casablanca, où il officie, que devant les autres tribunaux de la ville. D’après Al Akhbar, il n’y a aucune affaire qu’il ait instruite sans en avoir changé le cours en trafiquant les éléments du dossier. C’est lui-même qui fixe le montant à payer pour ses services. Des intermédiaires se chargent de récupérer l'argent et de le lui remettre. Dans l'un de ses appels, interceptés par les enquêteurs, il a exigé et obtenu une somme de 5.000 dirhams contre ses services. Il propose également d’intervenir en amont des affaires, alors que le dossier en est encore au stade de l’enquête, de la police judiciaire ou de la gendarmerie. Il intervient à ce stade pour modifier les PV de la police judiciaire avant que l’affaire n'atterrisse devant son bureau ou celui de l’un de ses collègues, précise le quotidien. Ses services couvrent tous les types de procès, précise le journal. Cela va du hooliganisme au vol de sable, en passant par les affaires de coups et blessures, trafics de drogue, émission de chèques sans provision, émigration clandestine et viol, entre autres affaires qui finissement toujours par un acquittement ou par le classement de l’affaire. Et, bien sûr, chaque intervention a son prix. Pour ne rien arranger dans son cas, le jeune substitut du procureur du roi est également connu pour être un prédateur sexuel, souligne Al Akhbar. C’est ainsi qu’il est également poursuivi pour adultère. Il aurait, en effet, eu à plusieurs reprises des relations sexuelles avec la femme de ménage, dans son bureau. Le mari de cette dernière a déposé plainte. D’après le quotidien, l'une des intermédiaires avec lesquelles il faisait affaire avait flairé ce penchant chez lui et lui avait proposé de conclure une affaire dans le lit de son appartement à Mohammedia. Selon le contenu des enregistrements, il aurait d’abord exigé un avant-goût, soit du sexe online dont son téléphone garde encore une trace. Cette relation aurait même abouti à une grossesse. C’est du moins ce que prétend l’intermédiaire en question dans l'un de ses appels.

Par Amyne Asmlal
Le 08/08/2022 à 06h23