Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, est très remonté contre certains parlementaires de l’opposition, mais aussi et surtout du PJD, qui ne cessent de véhiculer un discours selon lequel les fonctionnaires «tous pourris» seraient protégés à travers tout le Maroc. Dans une déclaration rapportée par le quotidien Assabah du mardi 3 décembre, A. Laftit a rappelé que «tous les voleurs reconnus coupables sont en prison et qu'il n’y a pas lieu de faire tout un plat avec des histoires imaginaires». C’était à l’occasion de la discussion du budget de son département au sein de la Chambre des conseillers.
Laftit a ainsi fait remarquer que le discours ambiant actuel au Maroc traite les hauts commis de l’Etat de protecteurs des fonctionnaires corrompus contre les poursuites judiciaires, faisant ainsi croire à l’observateur non averti que «le Maroc est, par excellence, le pays de la corruption». Il a ainsi mis en garde ces parlementaires en particulier, et les politiciens en général, contre ce genre de discours qui vise à tromper les citoyens chez qui l’idée puérile du «tous pourris» est relativement ancrée. En effet, il serait dangereux et irresponsable de donner cette «fausse image d’un Maroc où le droit fait défaut et où les institutions sont absentes».
Le chef du département de l’Intérieur a donc répondu qu’il faut être aveugle pour ne pas voir la conjugaison concrète des efforts fournis pour combattre la corruption. Ainsi au niveau du seul ministère de l’Intérieur, l’Inspection générale de l’administration territoriale, en coordination avec l’Inspection des finances, a mené cette année plus de 106 opérations de contrôle financier visant 12 conseils régionaux, 44 wilayas et provinces, 19 collectivités territoriales, alors que 31 autres missions sont en cours pour le reste de l’année. Suite à ces opérations de de contrôle, quelque 81 fonctionnaires ont été sanctionnés (blâme, mise à la disposition de la justice, licenciement…).
Laftit a aussi rappelé les 115 dossiers que l’Instance nationale de lutte contre la corruption, présidée par le chef du gouvernement, a transmis cette année à la justice sur instruction de la Cour des Comptes, sans parler des 145 cas qui ont été mis à nu grâce au numéro vert mis à la disposition des anonymes pour dénoncer les crimes de corruption.