Coulisses d’une guerre dévastatrice au sein du PAM

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Revue de presseKiosque360. Le SG du PAM, Hakim Benchamass, continue la purge au sein des instances du parti du Tracteur dont il est en train de débarquer, un à un, tous ses opposants. Ce lundi, c’est au tour d’une grosse légume, Ahmed Akhchichen, membre fondateur du parti et jusqu’ici adjoint de Benchamass.

Le 27/05/2019 à 23h30

Quelques jours seulement après la mise à l’écart de Mohamed El Hammouti, renvoyé de la présidence du Bureau fédéral du Parti Authenticité et modernité (PAM), et le renvoi de pas moins de sept secrétaires régionaux du parti, Hakim Benchamass ne compte pas s’arrêter en si bon (ou mauvais) chemin, tant qu’un seul de ses opposants campe encore au sein des instances du PAM.

Avec le renvoi d’Ahmed Akhchichen, ancien ministre, membre du bureau poltique, membre fondateur du Tracteur et, de surcroît, secrétaire général adjoint du parti jusqu’à ce lundi 27 mai, Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 28 mai explique que le secrétaire général du PAM, Hakim Benchamass, est passé à la vitesse supérieure en se débarrassant de son «meilleur ennemi», qu’il accuse de semer la zizanie au sein du parti.

Cette décision choc ne constitue pas en soi une surprise, selon une source qui s’est confiée à Al Ahdath, ajoutant qu’elle risque de s’étendre à d’autres adversaires de l’actuel patron du PAM, dont le président du groupe du parti au sein de la Chambre des conseillers, Aziz Benazzouz. Ayant mis de son côté les «sages» du PAM, Benchamass semble avoir choisi la fermeté vis-à-vis de ceux qu’il qualifie de «putschistes contre la légalité», en référence à la «fronde du 18 mai» qui a failli le renverser.

Mais l’actuel secrétaire général du PAM n’est pas au bout de ses peines, estime Al Ahdath qui prévoit une riposte rapide du clan de «l’Appel de l’avenir» dirigé par le duo Ahmed Akhchichen et Zahra Mansouri (présidente du Conseil national du parti), et soutenu par d'influents élus du parti comme Abdellatif Ouahbi, Mohamed El Hammouti et Aziz Benazzouz. Une réunion de ce groupe est incessamment prévue pour discuter des mesures à prendre pour contrer les dernières décisions de Benchamass.

Pour sa part, Al Akhbar, dans son édition du 28 mai, rapporte que cette guerre qui oppose deux clans au sein du PAM n’a aucune relation avec un éventuel débat d’idées, ni avec un désaccord sur une ligne idéologique (si tant est qu’elle existe), ni même avec une quelconque orientation politique du parti. La cause de tout ce rififi serait l’argent. Certains responsables du PAM, en exigeant de Benchamass de justifier la disparition des caisses du parti de quelque 45 millions de dirhams hérités de l’ère d’Ilyas El Omari, ont ouvert une boîte de Pandore. Ce pactole devait servir à la construction du siège du parti à Hay Riad à Rabat, siège qui se fait toujours attendre.

En guise de réponse, Benchamass a accusé Aziz Benazzouz, de présumées «malversations financières dans la gestion des cotisations des conseillers parlementaires du PAM» d’un montant de 3 millions de dirhams, et compte le renvoyer du parti en portant plainte devant la justice. De quoi permettre au Tracteur de continuer sa grande vadrouille à travers les sillons du champ politique.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 27/05/2019 à 23h30