La dernière semaine du mois de février risque d’être très chaude pour plusieurs responsables de grandes communes. En effet, les magistrats de la Cour des comptes vont mener plusieurs visites surprises pour auditer des dossiers soupçonnés de contenir des dysfonctionnements.
Selon Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 21 février, ces visites diffèrent de celles que mènent annuellement les Cours régionales des comptes. Elles viennent surtout acter une nouvelle méthode de contrôle instaurée par la Cour présidée par Zineb El Adaoui. En effet, outre les visites annuelles qui durent généralement quelques jours et sont effectuées par deux magistrats, les audits surprises sont désormais programmés à chaque fois que des plaintes ou des notifications de dysfonctionnements sont faites à la Cour des comptes.
Ainsi, les communes de Tanger, Fès, Marrakech ou encore Casablanca devraient recevoir, cette semaine, des magistrats de la Cour qui enquêtent sur plusieurs dossiers liés à la gestion financière, à la gouvernance et à la délivrance d’autorisations administratives.
Toujours d’après Assabah, une attention particulière devrait être accordée aux dossiers pouvant être liés à des affaires de «vengeance politique». En effet, la gestion communale est souvent entachée de soupçons de calculs politiques, certains dossiers se voyant accorder la priorité pour rendre service à des partisans, d’autres étant en revanche bloqués pour se venger d’opposants. Plusieurs sources rapportent même l’existence de plaintes parvenues à la Cour des comptes et émanant principalement de personnalités de l’opposition, qui s’interrogent sur le déblocage inattendu de projets restés pourtant longtemps enfouis dans les tiroirs lors de la précédente mandature. Par exemple, des détenteurs de foncier qui ont longtemps peiné à obtenir les autorisations nécessaires pour exploiter leurs biens ont, du jour au lendemain, réussi à débloquer leurs dossiers.
Dans ce contexte, ajoute Assabah, plusieurs responsables de communes se sont lancés dans une véritable course contre la montre depuis qu’ils ont pris connaissance de ces audits surprises. Objectif: préparer tous les dossiers susceptibles d’être réclamés par les magistrats et s’assurer qu’ils ne contiennent pas d’anomalies.
En attendant l'issue de ces audits, le quotidien ne manque pas de rappeler que la nomination de Zineb el Adaoui à la tête de la Cour des comptes marque l'avènement d'une nouvelle ère au sein de cette institution. Plusieurs observateurs anticipent déjà un nouveau sort accordé aux dossiers où des dysfonctionnements majeurs ont été constatés, des suites juridiques et administratives devant désormais systématiquement être engagées dès lors que les preuves sont réunies.