Les parlementaires se sont à nouveau déchaînés contre la présidente de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui. C’était lors des débats du projet de Loi de finances de l’année 2024 par les membres de la Chambre des représentants.
D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 18 et 19 novembre, les élus reprochent à la présidente de l’institution de juridiction financière des «pratiques sélectives» dans le traitement des affaires liées aux finances publiques. Et pour des raisons que personne n’ignore, mais qui n’ont pas été évoquées par le quotidien, c’est le PJD qui est monté au créneau contre la magistrate. Et pour cause, la gestion du parti dans les nombreuses collectivités territoriales qu’il dirigeait durant son mandat est passée au peigne fin.
C’est justement une députée PJD, citée par Assabah, qui critique l’absence de la présidente de la Cour des comptes lors de cette réunion. D’autres parlementaires, note le quotidien, reprochent à la présidente de la Cour d’éviter le plus souvent «ce face à face» avec les élus. La députée islamiste affirme ensuite «qu’il n’y pas de trace sur le terrain de nombreux rapports réalisés par la Cour». Ce qui laisse entendre que seuls certains dossiers trouvent leur chemin vers la justice ordinaire.
Après avoir salué le travail important réalisé par la Cour des comptes et les cours régionales des comptes dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques, d’autres parlementaires ont affirmé que certains rapports n’auraient donné lieu à aucune mesure concrète. Ce qui d’après eux donne l’impression que le niveau de corruption est élevé. Et selon les mêmes parlementaires, cela est de nature à affecter la stabilité du pays et les efforts de développement.
Les députés ont également évoqué la confiance des citoyens dans la juridiction financière que la cour devrait préserver. Les parlementaires ont fait référence, en ce sens, au secteur de l’enseignement et aux fédérations sportives. Ils ont également appelé à l’organisation de campagnes de sensibilisation pour expliquer le rôle de la juridiction financière. Bien sûr, le secrétaire général de la Cour a rejeté, preuves à l’appui, toutes ces accusations.
Citant de nouveau la députée du PJD, le quotidien affirme que le contrôle des collectivités territoriales suscite une certaine sensibilité entre l’Administration et les élus. Ce qui, d’après la députée, nécessite la mise en place d’un programme de formation au profit des élus afin qu’ils soient au fait des opérations de contrôle menées par la Cour.