L’objectif des missions menées par la Cour des comptes n’est pas de mettre les responsables des institutions contrôlées derrière les barreaux, mais d’instaurer une démarche préventive permettant de préserver les deniers publics.C’est en tout cas l’idée qu’a défendue, rapporte Assabah dans son numéro du mercredi 10 mai, Driss Jettou, président de la Cour des comptes, lors d’une réunion fermée avec des parlementaires. Il a aussi insisté sur le fait que la Cour des comptes n’avait pas à se féliciter des résultats obtenus lors des contrôles, vu qu’elle ne mène aucune bataille politique.
Le journal ajoute que Driss Jettou a reconnu que beaucoup de monde s’attendait à ce que les missions de contrôle aboutissent à des poursuites judiciaires contre des responsables. Sauf que, pour la Cour des comptes, l’objectif principal est d’instaurer une certaine responsabilisation des personnes et l’amélioration de la gouvernance dans les établissements publics. Et ce n’est qu’en cas de découverte d’importantes anomalies que la procédure judiciaire est effectivement enclenchée.
Assabah rapporte par ailleurs des chiffres présentés par Driss Jettou quant au travail mené en 2016 par la Cour. En tout, il y aurait ainsi eu 600 audits de comptes publics, dont 270 actuellement en cours et dont 180 concernent des représentations diplomatiques ou consulaires du royaume. Le dossier de six personnes soupçonnées de mauvaise gestion ou de détournement font également objet de poursuites.
La même source explique qu’en plus de certains grands établissements et entreprises publics, la Cour des comptes s’est également penchée sur le contrôle des comptes de plusieurs ministres faisant partie du gouvernement Benkirane.
Par ailleurs, plusieurs contrats passés par des établissements publics, qui n’ont pas été conclus selon la démarche reconnue de passation des marchés publics, feraient également objet d’un contrôle rigoureux.