De grandes divergences divisent les membres du gouvernement El Othmani quant à la probabilité d’un retour à un confinement total sur tout le territoire national, après le rebond spectaculaire de la pandémie. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 9 novembre, qu’on recense près de 6.000 nouveaux cas confirmés, 70 décès, 200 cas graves dont 60 sous respiration artificielle et plus de 40.000 cas actifs. Malgré les multiples avertissements de Saâd-Eddine El Othmani, basés sur des rapports de la commission scientifique et des experts du ministère de la Santé, le gouvernement n’arrive pas à trancher sur ce sujet.
Le chef de l’Exécutif a été pourtant très explicite, lors d’une séance au Parlement, quand il a déclaré que, si la pandémie devient incontrôlable, le reconfirment total sera inévitable, malgré son impact négatif sur la situation sociale et économique de la plupart des citoyens. El Othmani pointait alors du doigt une économie nationale dépendante à 50% des secteurs informels et dont le tiers des secteurs formels n’a pu instaurer le travail à distance. Le chef du gouvernement impute cette situation au retard pris par le gouvernement, ainsi que par les entreprises publiques et privées, dans l’application du programme numérique national.
Le quotidien Assabah rapporte que le ministre du commerce, Moulay Hafid Elalamy, se félicite même du manque de cohésion au sein du gouvernement sur ce sujet quand il affirme, sans ambages: «Grâce à Dieu, il n’y a pas d’harmonie entre les ministres car, dans le cas contraire, le ministre de la Santé nous aurait imposé un confinement total qui aurait été une catastrophe pour l’économie de notre pays». Lors de la discussion du budget de son département au sein de la commission des secteurs productifs, Elalamy a déclaré qu’en tant que ministre du Commerce, il a toujours été contre le confinement total.
Une pareille décision, ajoute-t-il, est synonyme d’une grave récession économique et d’un extrême appauvrissement des ménages. Ce faisant, le ministre se défend de vouloir, toujours, privilégier l’économie sur la santé publique en rappelant qu’il s’était opposé à l’exportation des masques et des médicaments pour préserver la santé des citoyens.