Un an ou presque après le crash de l’avion d’Air Algérie, le 24 juillet 2014, le «verdict» vient d’être rendu par la justice française et le moins que l’on puisse dire est qu’il est très embarrassant pour la compagnie algérienne. Contrairement à la version farfelue que les autorités algériennes avaient tenté de faire accréditer, la cause du crash qui a coûté la vie à 116 passagers, dont 54 français, n’était pas ces fichues «conditions météorologiques», encore moins celle de la «panne technique». L’enquête judiciaire française conclut plutôt à des « erreurs tragiques » commises par l’équipage de cet appareil loué par Air Algérie à la compagnie espagnole de leasing Swiftair.
Selon les juges d’instruction qui ont rencontré, mardi dernier, les familles des victimes de cette tragédie, la cause principale de l’accident est «la non-activation du système d’antigivrage des sondes moteur, alors que la température extérieure et la zone humide traversée requérait sa mise en place».
Autre conclusion de cette enquête judiciaire, et dont la presse française s’est largement fait l’écho, elle est encore plus compromettante pour la compagnie algérienne. Au-delà de «la non-activation du système d’antigivrage des sondes moteur», le commandant de bord et son co-pilote, -des «saisonniers» espagnols recrutés au pif par Air Algérie, au mépris de la vie de ses passagers infortunés !-, y seraient pour beaucoup dans le décrochage de l’appareil. «Pour tenter de récupérer l’assiette de l’appareil, le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant, ce qui a amplifié le décrochage de l’appareil», rapporte le quotidien français Le Figaro, sur la foi des révélations de la justice française.
Il en ressort que la responsabilité de l’équipage et de la compagnie Air Algérie qui les a embauchés au hasard est bel et bien établie, ce qui ouvrirait vraisemblablement la voie devant les familles des victimes à engager une action en justice pour «homicide involontaire».
Pour rappel, le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s’était écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali une demi-heure après son décollage. L’appareil de type MacDonnel 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 112 passagers, dont 54 Français, et les six membres de l’équipage étaient espagnols.
A en croire Le Figaro, «le simulateur de vol sur lequel s’entraînait l’équipage n’était pas exactement celui de l’avion» affrété par Air Algérie. D’autre part, «si le pilote et le copilote avaient une expérience importante -tout en étant des «saisonniers-, exerçant un autre métier six mois de l’année- ils n’avaient à leur actif qu’un seul vol en Afrique, où les conditions météorologiques sont particulières», relève encore le quotidien français. En somme, un véritable scandale qui vient s’ajouter à la longue série noire d’une compagnie algérienne faisant peu de cas des vies humaines innocentes.