"La crédibilité du Maroc accroît son leadership régional qui lui permet de jouer un rôle dans le dénouement de la crise malienne", s'accordent à dire plusieurs politologues, à l'occasion de la visite en cours à Rabat de Chérif Bilal Ag, secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ces derniers estiment que Rabat ne fait qu'assumer son rôle reconnu pour aider le Mali à préserver son intégrité territoriale et à mettre fin au terrorisme. "Le Maroc a un rôle crucial à jouer dans le dénouement de la crise malienne", a reconnu Chérif Bilal Ag à l'issue de sa rencontre avec Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères.
Pour Jawad Kerdoudi, président de l'Institut marocain des relations internationales (IMRI), l'Azawad "fait confiance au Maroc parce qu'il est crédible, contrairement à l'Algérie qui soudoie grâce à sa manne pétrolière". Selon Kerdoudi, "l'Algérie a toujours essayé d'écarter, en vain, le Maroc du circuit régional mais c'est sans compter avec la volonté des pays africains. Cette tactique entre dans le cadre de la politique d'Alger de vouloir garder la mainmise sur les pays africains tout simplement pour contrecarrer le royaume dans la défense de son intégrité territoriale et son Sahara et continuer à donner des pots de vin pour faire vivre la chimérique RASA".
Le Maroc alerte la communauté internationale
Pour sa part, le politologue Tajeddine El Houssaini estime que le Maroc "a une riche et ancestrale contribution dans la pacification de l'Afrique de l''Ouest que l'Algérie n'a pas dans son palmarès". "Le royaume existe depuis 14 siècles et l'histoire prouve le rôle qu'il a toujours joué. C'est sa crédibilité qui renforce sa position vis-à-vis non seulement du Mali mais aussi des autres pays africains", souligne ce professeur des relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat. "Cette crédibilité est reconnue aussi par l'Europe et les Etats-Unis. Le fait de recevoir le leader de l'Azawad est la meilleure illustration". Selon cet avocat, le Maroc est en train d'alerter la communauté internationale de la gravité et du danger que représente le terrorisme dans la région sahélo-saharienne. "Le Maroc facilite le dialogue inter-malien pour trouver un compromis à la crise de ce pays frère", a estimé ce membre de l'Académie royale. La délégation de l'Azawad, qui a été reçue, vendredi, par le ministre des Affaires étrangères séjournait toujours, samedi, au Maroc, selon une source informée.