Le tribunal de première instance de Rabat prononcera son verdict ce mercredi dans le conflit qui oppose deux courants rivaux au sein du PAM. La Cour statue sur la plainte déposée par le secrétaire général Hakim Benchamach, demandant l’invalidation de l’élection de Samir Koudar à la présidence de la commission préparatoire du 4è congrès du parti. Afin de prouver sa qualité et son admissibilité dans cette plainte, Benchamach a, lors de la dernière audience, présenté au tribunal une copie du PV attestant son élection à la tête du parti. Il a, en outre, fourni une copie de la déclaration relative aux changements opérés dans les structures du parti en 2018, copie qu’il avait transmise au ministère de l’Intérieur. Le patron du PAM n’a toutefois pas présenté le récépissé de la déclaration, qui est un document distinct devant être remis sur le champ et dûment cacheté par le ministère de l’Intérieur.
C’est ce document que la défense de Koudar avait réclamé au tribunal pour vérifier le statut du plaignant. Le parquet général a donné son avis sur ce point suite à une requête de la Cour, en indiquant que «le secrétaire général du PAM n’a pas assisté à l’élection du président de la commission préparatoire du 4è congrès et n’a délégué personne pour le représenter comme le stipule l’article 39 du statut du parti». Ladite requête ajoute que l’élection de Koudar a été entachée d’ambiguïté car il n’existe, dans ce dossier, aucun PV notifiant clairement cette opération.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 4 décembre, que les scénarios suivant le verdict présagent d’une fissure dans la structure du parti, à moins qu’une intervention décisive ne vienne calmer les esprits. D’autant que le courant opposé au SG demeure accroché à sa position, tout comme ses partisans guettent l’occasion pour se débarrasser des noms influents dans l’autre camp. Autant dire que tout le monde attend avec impatience le verdict du tribunal pour déterminer de quel côté va pencher la balance et quels sont les scénarios possibles pour la suite des événements. Les opposants à Benchamach n’excluent pas la création de ce qu’ils appellent le parti de l’avenir. La scission au sein du PAM deviendra alors irrémédiable et affaiblira son influence déjà très affectée, bien qu’il représente la deuxième force politique et le premier parti de l’opposition.
La deuxième hypothèse tend vers la transhumance des PAMistes vers d’autres partis politiques, d’autant que plusieurs parlementaires influents refusent de travailler sous la houlette de Benchamach. Le troisième scénario, qui semble improbable mais tout à fait envisageable, pourrait se produire si le tribunal donne raison à Benchamach. Ce dernier pourra alors prendre une initiative courageuse qui mettrait fin aux luttes intestines au sein du parti. Dans ce cas, sa démission de la tête du parti serait la seule garantie pour désamorcer la crise tout en annulant les sanctions prises contre ses opposants et en appelant à une préparation collective du 4è congrès du PAM.