La situation tendue dans la zone tampon de Gueguerat, en raison des menaces proférées par les milices du Polisario et de leurs violations de l’accord de cessez-le feu, aurait précipité une tournée de l’envoyé personnel du secrétaire général du Conseil de sécurité de l’ONU, Antonio Guterres, au Sahara. Horst Köhler a ainsi avancé son déplacement dans certaines capitales européennes. En effet, le diplomate allemand se rendra, ce mardi, en visite de travail dans des institutions de l’Union européenne dans le but de contenir la crise qui secoue la région et de trouver une formule en vue de relancer les négociations dans le cadre politique initié par l’ONU.
Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui s’est fait l’écho de cette information dans son édition de ce mardi 9 janvier, affirme que Köhler rencontrera, ce mardi, le haut commissaire européen aux Affaires étrangères, Federica Mogherini. Le même jour, poursuit le quotidien qui cite des sources informées, l’ancien président allemand tiendra une réunion avec le commissaire européen à la coopération internationale, à l’aide humanitaire et à la réaction aux crises, Cristos Stylianidis, en vue d’examiner les dysfonctionnements qui émaillent les aides humanitaires octroyées par les institutions de l’Union européenne aux camps de Tindouf.
La tournée de Köhler dans le vieux Continent s'achèvera par une rencontre avec le commissaire européen chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations de l’élargissement, Johannes Hahn, pour aborder le fichier des frontières héritées de la colonisation et, surtout, les derniers développements dans la zone démilitarisée de Guerguerat, où le Polisario a poussé la provocation jusqu’à installer des barrages de contrôle sur l’axe routier de passage.
Dans une déclaration au quotidien, le politologue Abdelmajid Belghazal explique que «les deux parties se trouvent aujourd’hui en situation de cessez-le feu. C'est-à-dire que la guerre reste toujours de mise». Et de préciser qu’en cas d'intrusion des milices du Polisario dans la zone, le Maroc sera dans l’obligation de riposter, ce que cherche, d’ailleurs, l’autre partie. Mais, a-t-il souligné, les manœuvres du Polisario ne sont orchestrées que pour exercer des pressions sur la communauté internationale, surtout à l’approche de la présentation du rapport sur le Sahara, en avril prochain.