Alors que plusieurs grandes villes du royaume ont su, ces dernières années, moderniser leurs services de transport public, les autorités de Fès ne semblent pas disposer à améliorer l’état catastrophique de son réseau de transport, et particulièrement de bus.
Pourtant, la problématique a été soulevée à maintes reprises au Parlement. Dénoncée plusieurs fois par des acteurs politiques et de la société civile, elle a aussi fait l’objet de dossiers judiciaires. Mais rien n’y fait, les habitants de cette ville millénaire attendent toujours un service de transport public digne de la réputation de la capitale spirituelle du royaume.
Dans son édition du vendredi 8 novembre, Assabah consacre un long reportage à la situation du secteur du transport public à Fès. Le quotidien constate l’état de délabrement des bus qui sillonnent les artères de la ville. Des véhicules même pas dignes de transporter de la volaille au marché. Certains s’inquiètent des risques représentés par ces engins qui cumulent les pannes et causent même parfois des incendies. Pour le journal, les bus de Fès ressemblent à des «tombes mobiles» et les responsables semblent impuissants.
Car, rappelle la même source, le service de transport public est confié à une société soumise à un cahier des charges. Mais personne n’a jusque-là réussi à contraindre cette dernière d’appliquer ses dispositions, et l’amende qui lui a été infligée par le conseil communal n’y a rien changé. Aujourd’hui, l’affaire est portée devant la justice. Cela permettra-t-il de résoudre le problème, dans la perspective de l’accueil des matchs de la Coupe d’Afrique des nations?
En attendant, Assabah fait remarquer que la détérioration du service de transport concerne également l’étendue du réseau, qui n’a cessé de se rétrécir, avec la suppression régulière de lignes pourtant très plébiscitées. C’est le cas par exemple des lignes 2, 24 et 56 qui ont été abandonnées dernièrement, laissant enclavées plusieurs zones relevant de la commune urbaine de Fès.
Bien entendu, ajoute le journal, cette situation n’est pas sans conséquences. Citant une représentante du secteur associatif, Assabah explique que les habitants vivent au quotidien des scènes dignes de films de science-fiction, au point que certains leur ont trouvé une devise qu’ils proposent d’arborer sur ces véhicules: «Si je ne brûle pas en route, je tombe en panne!».
La même source accuse le gestionnaire du service de travailler en toute illogique et en totale irresponsabilité face à ses obligations. Et bien sûr, cela n’empêche pas la hausse des prix des tickets. A quand une refonte en profondeur?