«En ne participant pas à cette assemblée, le Maroc a confirmé que sa diplomatie est équilibrée, sage et réaliste, en prenant en compte que le Royaume a toujours respecté le principe de non-ingérence et le droit à la préservation de l’intégrité territoriale de tout pays», a affirmé Miloud Loukili, professeur des relations internationales à la Faculté des sciences juridiques et de l’économie de Rabat-Agdal.
Il faut rappeler que le Maroc n’a pas participé le lundi 1er mars 2022 à la réunion urgente de l’Assemblée générale de l’ONU au sujet de la crise russo-ukrainienne, qui a adopté une résolution condamnant ce qu’elle a appelé «l’invasion de la Russie de l’Ukraine». Cette approche du Royaume, c’est-à-dire la non-participation à cette assemblée de l’ONU, «entre dans le droit-fil d’une doctrine constante du Maroc depuis son indépendance. Elle consiste à prêcher la paix, la conciliation, le recours aux moyens pacifiques pour régler les différends et les conflits entre les Etats», a expliqué le politologue ajoutant qu’elle est «une posture de sagesse».
Et d’ajouter que le Maroc «est connu sur la scène internationale. Il entretient d’excellentes relations avec les deux protagonistes (…) et c’est pour cette raison qu’il tente d’être équidistant en poussant les deux pays à trouver les voies pacifiques pour éviter toute escalade et pour tenter de trouver une solution de compromis qui arrangerait les deux parties».
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Interrogé par Le360 sur cette non-participation du Maroc, l’essayiste politique, Adnan Debbarh, estime que cette décision constitue «un message clair d’amitié aux deux parties», afin de les «inviter à ne pas suivre ceux qui soufflent sur les braises». « C’est un différend entre frères, Russes et Ukrainiens, et nous ne pouvons qu’espérer une issue rapide au conflit, dans le respect de la légalité internationale et des spécificités de la région», a expliqué ce politologue.
Le Royaume a expliqué officiellement que sa non-participation au vote à l’Assemblée générale de l’ONU au sujet de la crise russo-ukrainienne est une «décision souveraine», qui ne peut être interprétée comme «un désalignement stratégique» ou comme «une position contre le droit international et l’intégrité territoriale des Etats».
Dans ces deux communiqués, le ministère souligne que le Maroc suit avec inquiétude l’évolution de la situation entre la Russie et l’Ukraine, réitère son soutien à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de tous les Etats membres de l’ONU, rappelle l’attachement du Maroc au principe de non-recours à la force pour le règlement des différends entre Etats, et encourage toutes les initiatives et actions favorisant un règlement pacifique des conflits.