L’organisation terroriste d’Abou Bakr Al Baghdadi compte désormais une nouvelle «franchise» dans la région sahélo-saharienne. Adnan Abou Walid Sahraoui, autoproclamé nouveau chef d’Al Mourabitoune (né en 2013 de la fusion entre le Mujao et les Signataires par le sang, le groupe de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, ex-chef d’Aqmi), vient d’annoncer son allégeance à l’organisation de Daech, acronyme arabe du présumé « Etat islamique ».
Dans un enregistrement vidéo, mis en ligne par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, Abou Walid Sahraioui, ex-porte-parole du Mouvement Unicité et jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), annonce son allégeance au «calife des musulmans Abou Bakr Al-Baghdadi», justifiant son acte par la volonté de «bannir les divisions et les dissidences au sein de la Nation».
Cet acte d’allégeance a pris de court le chef réel du mouvement Al Mourabitoune, Mokhtar Belmokhtar, alias «Al Aâwar», à l’origine de la prise d’otages sanglante, en 2013, sur le site gazier In Amenas, au sud de l’Algérie, en représailles contre l’opération « Serval », menée par l’armée française pour déloger ses terroristes qui contrôlait le nord du Mali.
Le ralliement de Daech par «Al Mourabitoune» intervient une semaine après l’annonce par le groupe «Ansar Al Khilafa», groupe terroriste actif dans les monts escarpés de Skikda, en Algérie, de son allégeance à Abou Bakr-Al Baghdadi.
A cela, il faut ajouter l’allégeance de «Jound Al-Khilafa», ex-groupe d’Aqmi opérant dans les maquis de la Kabilye, à l’origine de la décapitation, fin septembre 2014, du ressortissant français Hervé Gourdel, le présumé «Etat islamique» se sera bel et bien assuré une base-arrière en Afrique du Nord, l’Algérie particulièrement. L’on peut se demander pourquoi l’Algérie, qui se gargarise d’être «en pointe» dans le combat antiterroriste, devient le lieu privilégié pour les «franchises» du prétendu «Etat islamique» en Irak et en Syrie.