Selon les sources contactées par Le360, cet émir, toujours présumé à l'heure actuelle, de la cellule qui a été démantelée ce lundi 5 octobre 2020 à Tanger, par des forces spéciales du BCIJ, était un... musicien. Celui qui se trouve actuellement entre les mains des enquêteurs, sous la supervision du Parquet de Tanger, a été arrêté, ainsi que trois autres complices, lors d'un raid simultané des forces spéciales du BCIJ mené dans plusieurs lieux de Tanger, à l'aube, dans le quartier Aouama.
Il se faisait surnommer «Moul satour» («le spécialiste du "Satour"» l'une des dénominations, en arabe, du couperet) ou encore «Abou Hamza Chamali» («Abou Hamza du Nord», «Abou», «le père» étant un préfixe usuellement utilisé dans la terminologie terroriste). Des noms de guerre qu'il a soigneusement choisis, afin de coller au mieux à une certaine mode très en vogue dans les mouvances terroristes comme Daech, le groupe auquel a prêté allégeance.
Spécialisé dans l'un des sons ancestraux du Maroc, la «Dakka Marrakchiya», «Moul satour» avait animé des fêtes à Tanger ou ailleurs, avant qu'il ne décide de se radicaliser. Le virage qu'il avait alors opéré avait été radical, pour ce jeune homme, âgé de 26 ans.
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Selon ces mêmes sources, il avait, il y a peu de temps, menacé de décapiter son frère si celui-ci ne cessait pas de télécharger de la musique sur YouTube.
«Abou Hamza Chamali», de son autre nom de guerre, avait enregistré des vidéos où il avait prêté allégeance à Daech, et menaçait du même sort ses parents et ses autres frères et soeurs.
Marié en secondes noces, père d’une fillette, sa première épouse avait fui le domicile conjugal pour se soustraire à ses menaces: «Moul satour» voulait l’obliger à porter un niqab, un voile intégral. Et il y a une quinzaine de jours à peine, sa deuxième épouse a fait de même, suite à ses incessantes menaces.