Beknirane, qui s'exprimait samedi soir devant la Fondation USFPiste "Machroue" après un incident à l'entrée du siège, a indiqué que les soufis marocains avaient étudié la pensée des Frères musulmans, en particulier celle de leur leader Al Bana, mais sans jamais renoncer à la doctrine et à la culture musulmanes propres à leur pays.
"Du temps de feu le roi Hassan II, il existait un profond débat sur le soufisme et la propagation de l'islam. Le roi Hassan II avait une vision car il a été prouvé que le Maroc avait sa propre culture religieuse", a-t-il assuré, indiquant que le PJD n'adopte le référentiel islamiste qu'à l'intérieur du parti. "Je n'interviens pas dans des choses islamistes en imposant par exemple le jeûne ou la prière, ni à l'intérieur du gouvernement ni au sein du parti".
En réponse à des questions liées notamment à la modernité, le chef du PJD a exclu que la société marocaine accepte actuellement la laïcité ou la généralisation de la liberté du culte ou de conscience. "Il n'y a pas de contraintes dans la religion. Mais je suis du côté du royaume du Maroc et du côté de l'Etat marocain musulman", a précisé Abdelilah Benkirane qui venait juste de sortir d'un incident lors duquel des activistes de la jeunesse ittihadie l'avaient empêché d'accéder au siège de la Fondation USFPiste pour dénoncer le rôle des islamistes dans l'assassinat du leader socialiste Omar Benjelloun en décembre 1975.
Le numéro 1 du PJD pense que pour instaurer la laïcité, il faut chambouler de fond en comble le système de notre société, ce qui serait impossible actuellement.
Pour les droits de l'Homme, le chef deu gouvernement a indiqué que ces derniers ont évolué positivement depuis le règne de feu le roi Hassan II jusqu'à celui du roi Mohammed VI. En Algérie, "il y a eu 200.000 disparitions et tués reconnus" alors que le Maroc n'a compté que 2.000 cas dont le sort a été élucidé", a-t-il souligné.
Benkirane a par ailleurs mis en garde contre la "mainmise de quiconque sur la scène politique", en allusion au PAM, son adversaire juré. A propos des élections législatives du 7 octobre, il a assuré que son parti se placerait à tête du peloton. Concernant leur organisation, Benkirane a rappelé qu'il en est "le responsable politique sans être le vrai responsable exécutif". A cet effet, il a salué longuement le rôle important et essentiel que joue le ministère de l'Intérieur dans l'organisation et la supervision des élections.