Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a communiqué des chiffres alarmants sur l’assèchement de la nappe phréatique. Le ministre qui intervenait, mardi dernier, devant la chambre des conseillers, a précisé que le Maroc figure parmi les pays les plus touchés par les changements climatiques, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 4 janvier.
Et Baraka de préciser que: «Les réserves annuelles d’eau s’élevaient à 12 milliards de mètres cubes entre 1945 et 2023, mais ce chiffre a chuté pour atteindre 7,2 milliards de mètres cubes au cours des dix dernières années. Entre 2017 et 2023, cette réserve a encore diminué pour atteindre 5,2 milliards de mètres cubes pour stagner à 3 milliards de mètres cubes depuis trois ans». Depuis septembre, les ressources hydriques n’ont pas dépassé 1,5 milliard de mètres cubes tandis que l’on a enregistré à peine 500 millions de mètres cubes durant les trois derniers mois de l’année, soit une baisse de 67%.
D’après le ministre, cette baisse a touché tous les bassins hydrauliques, y compris celui d’Al Wahda considéré comme le plus grand du Maroc. Ce barrage recevait 400 millions de mètres cubes durant les premiers mois de l’année agricole. Aujourd’hui, il n’a reçu que 11 millions de mètres cubes, soit une diminution oscillant entre 60 et 90%. Le responsable gouvernemental a souligné que «les changements climatiques constituent une véritable problématique au niveau mondial et le Maroc figure parmi les pays qui en souffrira le plus. A preuve, au cours des deux dernières années, la hausse des températures a atteint 1,9 degré dépassant ainsi la moyenne mondiale. Une situation qui a impacté le taux d’évaporation des barrages, atteignant ainsi 1,5 million de mètres cubes».
Selon le ministre Baraka, cité par Al Ahdath Al Maghribia, le dessalement d’eau de mer figure parmi les priorités dans la gestion du déficit hydrique. Selon lui, 50 % de l’eau potable sera fourni via le dessalement d’eau de mer à l’horizon 2030. Le gouvernement, poursuit-il, a élaboré un plan pour la création de plusieurs stations de dessalement dans le but d’atteindre une production de 1,5 milliard de mètres cubes à la date précitée.