"On ne démissionne pas dans les derniers 100 mètres de l'arrivée", c'est-à-dire à quelques semaines du prochain congrès du Parti de la justice et du développement et de la fin mandat actuel de la formation de la Lampe à la tête du gouvernement. "Soit on assume jusqu'au bout, soit on démissionne bien avant", a-t-il martelé.
Selon des observateurs, la démission de Driss El Azami du secrétariat général du PJD et de la présidence du Conseil national a surpris par son timing, d'autant plus qu'elle a coïncidé avec la demande de Mustafa Ramid, ministre d'Etat chargé des Droits de l'homme et des relations avec le Parlement, d'être démis de ses fonctions.
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La lettre de démission de Driss El Azami a été signée par l'intéressé le jeudi 25 février2021, mais l'annonce n'a été révélée que le vendredi 26 février, soit le jour où Ramid a fait part de son intention de quitter le gouvernement. Cette coïncidence est-elle fortuite ou bien choisie?, se demandent des militants du PJD.
Ces mêmes militants s'interrogent aussi sur le fait de savoir si Driss El Azami va également démissionner de la mairie de Fès, ainsi que de son poste de député du PJD à la Chambre des représentants. "Beaucoup d'indemnités sont en jeu dans ce cas de figure", soulignent nombre d'entre eux, non sans une pointe d'ironie.
Joint par téléphone, ce dernier s’est refusé à répondre aux questions posées par Le360. "Je n'ai rien à dire pour le moment", s’est-il contenté de déclarer. Par ailleurs, l'entourage du chef du gouvernement estime que Saâd-Eddine El Othmani n'acceptera pas la démission de Mustapha Ramid, déclarant "Cette lettre ne sera pas envoyée au Palais royal".
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Aux dernières nouvelles, Le360 a appris que le deuxième homme fort du PJD serait revenu sur sa décision de démissionner. Avant d'être opéré ce samedi matin dans un hôpital casablancais, il aurait reçu des excuses d’El Othmani pour n'avoir pas été informé de la date de convocation de la session extraordinaire, le mardi 2 mars 2021, du Parlement.
"Ramid est sérieusement malade. C'est un homme perfectionniste qui refuse de s'accrocher à un poste pour lequel il manquerait de forces et d'énergie", a estimé Lahcen Daoudi.