Les responsables du PAM dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima tentent, depuis quelques jours, de revenir sur la scène politique en exploitant la colère des habitants. Ils tentent ainsi de renouer avec la population des contrées montagnardes de Chefchaouen, Ouazzane, Al Hoceima et des environs de Tétouan en surfant sur la dépénalisation de la culture du cannabis. Selon certaines sources, les responsables des communes appellent le gouvernement El Othmani à demander la grâce des petits cultivateurs et à légaliser la culture du cannabis pour que cette plante soit utilisée à des fins thérapeutiques.
Il faut préciser que l’appel à la dépénalisation de la culture de cette plante n’est pas une nouveauté dans le nord du Maroc. Les politiques exploitent ainsi cette question à l’approche de chaque élection pour gagner les voix des petits cultivateurs, des victimes de dénonciations malveillantes, ainsi que des habitants des zones marginalisées qui ne peuvent changer d’activité, faute de cultures alternatives. Selon les mêmes sources, les présidents des communes dirigées par le PAM devaient réfléchir au développement de la région et des cultures alternatives, avant de parler de légalisation du cannabis. D’autant que la culture du cannabis, dans le nord, a été développée par des lobbies qui monopolisent la location des terres et l’importation de la plante «Kartika».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 7 janvier, que ces mêmes lobbies importent des pompes à eau sophistiquées qui épuisent les ressources hydriques et provoquent des catastrophes naturelles. Cette surconsommation en eau, dans une zone souffrant de sécheresse et manquant de barrages, rend la vie encore plus difficile aux habitants, qui souffrent de la soif. D’ailleurs, le manque d’eau, dans les provinces de Chefchaouen et Ouazzane, est à l’origine d’une tension qui dure depuis plusieurs jours et de marches de protestation. Une situation qui a poussé les représentants du PAM et de l’Istiqlal à surfer sur la vague de la soif, tout en évitant d’évoquer la plante kartika dont la culture nécessite de grosses quantités d’eau.