C’est vendredi dernier, jour même de la fête de l’Aïd El Fitr, que les forces de sécurité saoudiennes ont lancé une vaste opération, à travers tout le pays, ciblant les étrangers en situation irrégulière dans le royaume wahhabite. Selon Al Ahdath Al Magribia de ce mardi 19 juin, et sur la foi des informations relayées par la presse saoudienne de ce week-end, des centaines de Marocains ont été arrêtés lors de cette rafle que le journal qualifie de sans précédent.
Même si Al AHdath ne le mentionne pas, ce ciblage des Marocains, parmi quelques autres nationalités, ne serait pas anodin, au vu des réactions des autorités et de l’opinion publique marocaines suite à la surprenante position inamicale des Saoudiens vis-à-vis de la candidature marocaine au Mondial 2026. En effet, la fédération dirigée par Turki Al Sheikh, patron du football saoudien, au lieu de se limiter à donner sa seule voix à United 2026, a dépassé les limites de la bienséance en allant jusqu’à faire ouvertement campagne contre le dossier marocain.
C’est dans ce contexte de désapprobation générale de sa décision peu amicale envers le Maroc que l’Arabie saoudite réagit aujourd’hui contre certains étrangers dont les nationalités sont bien triées sur le volet. D'après le quotidien, les autorités saoudiennes penseraient sérieusement à procéder à l’expulsion de tous ces étrangers irréguliers, dont des centaines de Marocains. Al Ahdath rappelle que quelque deux millions et demi de sans-papiers sont recensés actuellement en Arabie Saoudite, mais que les autorités locales ont toujours fermé les yeux à leur égard, tant le pays a besoin de cette main-d’œuvre abondante, bon marché et corvéable à merci dans divers secteurs socio-économiques.
Les diplomates marocains sur place sont en train de se renseigner sur le nombre de Marocains arrêtés, ainsi que sur les moyens de régulariser leur situation. En effet, contrairement aux Yéménites (53%) et Ethiopiens (43%), qui forment l’écrasante majorité des harragas en Arabie saoudite, les Marocains y entrent plutôt de façon régulière, mais sont parfois nonchalants quand il s’agit de renouveler leur titre de séjour. Une situation que les services consulaires comptent régulariser rapidement. A moins que les Saoudiens ne persistent dans leur dynamique peu fraternelle.