Rebondissement inédit que celui survenu dans le dossier saharien, après une rencontre cruciale qui a réuni, la semaine dernière, dans le campement dit d'«Aoussert», à Tindouf, des Chioukhs de tribus et des représentants d’autres camps. «Le roi Mohammed VI reçoit une proposition de troisième solution au conflit du Sahara», titre ainsi Assabah dans son édition de ce vendredi 26 juin. Le quotidien évoque en effet la soumission au roi Mohammed VI d’un projet de «solution alternative» au contentieux saharien et approuvant l’offre d’autonomie, tout en proposant la nomination de l’ex-dirigeant du Polisario, Omar El Hadrami, au rang de conseiller royal pour les affaires sahariennes.
Cette initiative, la première du genre, aurait été prise, toujours selon Assabah, à l’issue d’une réunion tenue au domicile de l’une des grandes figures de la tribu Rguibat à Tindouf, soit Saleh Ould Mohamed Cheïkh. Une réunion consacrée à l’examen de l’état actuel des camps à la lumière de la dernière résolution 2218 du Conseil de sécurité et en représailles contre la propagande mensongère du Polisario qui avait prétendu que 2015 serait une année «cruciale» pour le conflit saharien.
Dans un document diffusé à l’issue de cette réunion, les participants ont dénoncé une nouvelle tentative de diversion orchestrée par la direction du Polisario et destinée à apaiser la tension grandissante au sein des camps en raison de l’impasse que connaît le dossier saharien. «Cette allégation n’était pas motivée par la volonté de trouver une solution définitive au différend saharien et mettre fin à la souffrance des réfugiés sahraouis, mais par l’intention de résorber la tension prévalant dans les camps de Lahmada Tindouf», relèvent les chioukhs des tribus sahraouies.
«Les participants à cette réunion espèrent que le roi Mohammed VI acceptera la nomination d’Omar El Hadrami au poste de conseiller royal chargé de faciliter la communication directe entre le souverain et les habitants des camps de Tindouf, sans intermédiaire aucun», souligne Assabah qui ajoute que les chioukhs attendent de cette nomination qu'elle «permette au souverain d’avoir une idée précise de ce qui se passe dans les camps de Lahmada-Tindouf. «Nous avons besoin d’avoir, au sein du cabinet royal, un interlocuteur au fait de nos problèmes et capable de rassurer des milliers de sahraouis sur leur avenir et celui de leurs enfants», pécise le document dont les grandes lignes sont révélées par Assabah.
Par la même occasion, les participants à la réunion du campement dit d'«Aoussert», à Tindouf, se disent préoccupés par la tentative de remplissage des camps de Tindouf de personnes étrangères à la population sahraouie réelle, notamment de personnes en provenance du sud algérien et du nord malien, mauritanien, voire nigérien. L’objectif de cette opération est de gonfler le nombre de la population sahraouie et, de ce fait, surestimer les besoins en subventions octroyées au titre d’aides humanitaires.
«Un exemplaire du projet élaboré et adopté lors de la réunion du campement dit d'"Aoussert" sera également adressé au secrétaire général des Nations unies, Ban K-Moon, dans le but de mettre l’institution onusienne au courant des pratiques infamantes de la direction du Polisario, et de son protecteur algérien», annonce le quotidien, tout en insistant sur le degré élevé des tensions qui gagnent Tindouf, tensions aggravées par la bataille larvée que se livrent les postulants à la succession du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, atteint d’un cancer du poumon qui l’a immobilisé au point de le faire disparaître des écrans radars.