Pour la première fois, des daechiens poseront les pieds au Parlement marocain. Cela devrait avoir lieu la semaine prochaine dans le cadre d’une mission menée par une commission parlementaire.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte dans son numéro du 22 janvier que ladite commission a convoqué d’anciens combattants dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak pour les entendre dans le cadre de l’enquête exploratoire qu’elle mène sur la situation des Marocains bloqués dans ces zones autrefois sous le régime de l’organisation terroriste.
La même source explique qu’il s’agit de quatre hommes et deux femmes, rentrés au pays après avoir combattu dans les rangs de Daech. Il s’agirait, selon le journal, de personnes ayant été dans des zones complémentent différentes, car les membres de la mission parlementaire veillent vraisemblablement à avoir une diversité dans les profils entendus.
L’objectif est de faire le point sur ce qu’endurent les Marocains bloqués en Syrie et en Irak, mais aussi de comprendre comment ils se sont retrouvés dans les rangs de Daech, leur expérience sur le terrain, les contours de leur retour au pays et dans quelle mesure ils se sont réintégrés dans la société.
Précisant que les séances de cette mission exploratoire sont généralement marquées par une grande confidentialité, le quotidien rappelle que l’une des difficultés majeures que rencontre le Maroc dans le rapatriement d’anciens combattants concerne les personnes disposant de plusieurs nationalités ou ceux issues de mariages mixtes.
Et c'est la problématique à laquelle sera confrontée la mission parlementaire. En effet, il est aujourd’hui difficile de se prononcer sur la catégorie de population qui peut avoir droit au rapatriement: les mères marocaines, celles qui se sont mariées à des combattants étrangers, leurs enfants ou même leurs maris étrangers?
En attendant de voir quelles seront les conclusions de la mission sur cette question, Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’il y aurait au moins 90 familles, 234 enfants accompagnés et 49 orphelins qui seraient encore bloqués en Syrie et en Irak.
Une coordination appelant à leur rapatriement considère que ces chiffres sont même inférieurs à la réalité, le nombre réel de Marocains bloqués dans ces zones étant nettement supérieur. La même source fait d’ailleurs le distinguo entre les situations en Irak et en Syrie. Les Marocains bloqués dans ce dernier pays, et notamment les femmes, se trouveraient dans une situation plus compliquée, plusieurs d’entre elles ayant déjà purgé des peines de prison dans les camps contrôlés par les Kurdes.