La ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Habitat Fatima Ezzahra El Mansouri a annoncé, mardi dernier devant la chambre des conseillers, que les documents d’urbanisme couvrent 80% du territoire national, soit 1200 communes sur les 1500 que compte le Maroc.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 3 février, qu’El Mansouri a indiqué que son département s’emploie à produire une nouvelle génération de documents d’urbanisme plus souples afin d’encourager l’investissement. Selon la ministre, il ne s’agit pas de simples documents techniques car ils s’inscrivent dans une stratégie qui permet de mettre en œuvre l’ensemble des politiques publiques et d’élaborer une vision socioéconomique du territoire. Toutefois, la ministre a mis le doigt sur les contraintes qui minent le secteur de la planification au Maroc notamment cette procédure compliquée dont l’approbation nécessite 33 intervenants et 113 signatures.
Cela dit, depuis le début du mandat du gouvernement actuel il a été procédé à la production de 19 plans d’aménagement. «Dans le moyen et long terme il est prévu de réserver 120.000 hectares à l’urbanisme à l’horizon 2040 dont 50% seront destinés à l’investissement et 50% à l’habitat et les routes», souligne El Mansouri.
Le quotidien Assabah qui traite le même sujet aborde l’intervention de la ministre de l’Habitat sur le sujet complexe de la lutte contre les bidonvilles. Elle regrette que l’éradication de ce fléau ne soit pas arrivée à son terme en indiquant que le programme «villes sans bidonvilles», lancé en 2004 a permis de reloger 300.000 familles tandis que 150.000 autres sont toujours en attente d’être recasées. La ministre n’a pas mâché ses mots en traitant certains intervenants dans ce secteur de «mercenaires» qui versent dans la magouille en laissant sortir de la terre de nouvelles baraques.
Il faut reconnaitre, ajoute-t-elle, qu’il existe de nombreuses contraintes comme la prolifération continue des bidonvilles, la problématique du recensement et l’insuffisance de l’assiette foncière dans les grandes villes. Des problèmes qui demeurent, jusqu’à présent insolubles alors que le foncier se réduit. A cela s’ajoutent la faiblesse du pouvoir d’achat des habitants et le manque de coordination entre les différents partenaires dans ce secteur.