Des parlementaires (députés et conseillers) ont réclamé la démission du ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid et du ministre du Travail, Mohamed Amekraz, suite à l’affaire de la fraude à la CNSS dans laquelle sont impliqués leurs cabinets d’avocats respectifs. Selon certaines sources, des parlementaires des deux Chambres se seraient concertés pour la constitution de commissions d’enquêtes chargées d’inspecter les bureaux des ministres qui détiennent des cabinets d’avocat, d’architecte, de notaire, de médecin, ou encore des cliniques privées ou des entreprises, sans exclure le cabinet de psychiatrie du chef du gouvernement.
Par ailleurs, le député Rachid Hamouni (PPS), ainsi que les Conseillers Azzedine Zekri (UMT) et Rajae Kassab (CDT), ont critiqué avec véhémence les ministres qui n’ont pas déclaré leurs salariés à la CNSS, tout en leur demandant de déposer leur démission. Quant au député Hicham Lemhajri (PAM), il a demandé à ce que le cabinet de Saâd-Eddine El Othmani soit contrôlé pour s’assurer qu’il n’a pas, lui aussi, violé la loi. Par ailleurs, lors de leur réunion tenue mercredi dans le cadre du dialogue social, les dirigeants des centrales syndicales ont vivement critiqué l’attitude du ministre Mohamed Amekraz. Ce dernier avait, en effet, séché le débat politique lors de la séance des questions orales tenue mardi, à la Chambre des conseillers.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 25 juin, que les parlementaires de la CDT ont exprimé leur vive indignation aux membres du gouvernement présents dans l’hémicycle, face au refus du ministre Amekraz de se présenter devant les conseillers. Ces derniers ont souligné qu’ils ne voulaient lui poser qu’une seule question: «Pourquoi a-t-il attendu l’éclatement du scandale de Mustapha Ramid avec sa secrétaire pour aller déclarer à la CNSS ses employés dans son cabinet d’avocat?». Les mêmes conseillers ont indiqué que des syndicalistes comptaient évoquer, lors d’une réunion avec Amekraz, sa violation de l’article 7 de la loi organique de la CNSS, qui interdit à toute personne se trouvant dans une situation irrégulière vis-à-vis de cette institution d’être membre de son Conseil d’administration.
Par conséquent, les parlementaires considèrent que toutes les réunions du Conseil d’administration de la CNSS présidées par Amekraz depuis sa nomination, en 2019, à la tête d’un département ministériel, sont nulles et non avenues. Bien plus, ajoutent-ils, sa représentation au sein du Comité de vigilance économique est tout aussi illégale. Le ministre serait donc sur un siège éjectable.