C’est devenu une mode chez nos parlementaires. À peine élus, nombre d’entre eux jouent des coudes pour réintégrer l’université. Leur choix porte essentiellement sur les masters, ouverts de préférence dans les universités où ils comptent des appuis et qui peuvent faciliter leur inscription. Après viennent les études doctorales.
Actuellement, d’après le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans con édition du week-end des 1er et 2 juin, ce ne sont pas moins de 38 députés, soit un parlementaire sur dix, qui poursuivent des études universitaires, en master ou en doctorat.
Un grand nombre de ces parlementaires se recrutent au sein du PJD, précise le quotidien. Ils usent de leur statut de parlementaires et font jouer leurs relations pour s’inscrire et décrocher un diplôme qui leur permettra d’avancer rapidement dans leur carrière professionnelle après l’étape du Parlement. Ce sont les fonctionnaires, et plus particulièrement les enseignants, qui constituent d’ailleurs le gros du groupe parlementaire du parti islamiste, qui ont recours à ce procédé pour accélérer leur parcours professionnel, au terme de leur mandat, et accéder plus facilement aux hauts postes de responsabilité.
Une fois élus au Parlement, les fonctionnaires, rappelons-le, sont détachés. Une fois leur mandat terminé, ils réintègrent leur ancien poste dans la mesure du possible, mais tout en gardant leur grade. Le quotidien a cité le cas de la députée de Hay Hassani à Casablanca, Amina Maelainine, qui a récemment pu s’inscrire en études doctorales à la Faculté de droit de Mohammedia, alors qu’elle n’a aucun diplôme fondamental en droit. Pourtant, la norme veut que pour s’inscrire en troisième cycle en droit, on ait une licence dans la même discipline. De même que pour être retenu, il faut réussir un concours d’accès. Or, la députée est diplômée en philosophie. Elle a néanmoins pu faire valoir un master obtenu à la faculté de droit de Rabat dans le domaine des droits de l’Homme.
Notons qu’en principe, un parlementaire sur trois ne peut prétendre à ce privilège car il n’a pas le bac. En effet, selon les statistiques révélées dernièrement par le président de la première Chambre, quelque 20% des 395 représentants de la Nation sont allés au lycée, mais n’ont pas eu leur baccalauréat, 5% ont tout juste un certificat d’études primaires, alors que 2% d’entre eux n’ont jamais été à l’école.