Facebook traque les faux comptes de soutiens aux «Frères musulmans» actifs depuis le Maroc et d’autres pays de la région. La direction de Facebook vient, en effet, de supprimer plusieurs dizaines de faux comptes et fausses pages qui s’attaquent à l’Arabie saoudite et aux Emirats, tout en faisant la promotion de la Turquie et du Qatar. Ces comptent s’activent essentiellement depuis le Maroc, l’Egypte, la Turquie ou encore l’Iran, l’Afghanistan, ainsi que d’autres pays d’Asie centrale et orientale, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 9 novembre. Tous ces comptes se sont fixé la mission de soutenir le Qatar et la Turquie, deux pays connus pour leur appui aux «frères musulmans», et de descendre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
La direction de Facebook a ainsi annoncé, récemment, avoir démantelé, sur sa plateforme, plusieurs réseaux distincts de faux comptes et pages actifs en Iran, en Afghanistan, en Egypte, en Turquie, au Maroc, au Myanmar, en Géorgie et en Ukraine, en raison de ce qu’elle considère comme des «comportements inauthentiques coordonnés». Le quotidien parle de la suppression, pour le seul mois dernier, de pas moins de 31 comptes et 25 pages sur Facebook, ainsi que deux comptes sur Instagram, pour avoir enfreint la politique de la plateforme. Ces comptes et pages se sont spécialisés dans les attaques contre des pays comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et d’autres pays de la région. Ils sont suivis par plus de 1,5 million d’abonnés.
Selon Assabah, les administrateurs de ces comptes et pages se sont donné pour mission de rapporter, à leur manière, critiquer et parfois même dénaturer des événements internes survenus dans les pays ciblés. Ces comptes et pages se sont également spécialisés dans la diffusion et le commentaire des informations relatives à ces pays avec des prises de positions qui servent les intérêts de la Turquie et du Qatar. D’après Assabah, il semble que des membres du PJD font partie des personnes qui alimentent ces faux comptes et pages. Cette activité ne se limite pas aux militants de base et aux sympathisants du parti islamiste. C’est ainsi, par exemple, qu’un parlementaire du PJD a commenté, sur une publication, l’ouverture d’un consulat général des Emirats arabes unis à Laâyoune: «les Emirats sont entrés à Laâyoune, que Dieu nous préserve de ce qui va advenir après».
Une autre parlementaire du même parti déclare également sur son compte Facebook qu’elle «se méfie de tout ce qui vient des Emirats arabes unis», qualifiant de «mauvais présage tout ce qui nous parvient de ce pays». Pour ce qui est des comptes supprimés, malgré que leurs administrateurs aient opté pour l’anonymat, les investigations menées par la direction de Facebook ont pu montrer qu’il s’agissait d'individus liés aux «Frères musulmans», ciblant des pays de la région avec des contenus liés au terrorisme. Par ailleurs, l’entreprise a sévi contre ces types de comptes dans le monde entier, après de sévères critiques lui reprochant de ne pas avoir développé suffisamment et rapidement des outils pour lutter contre les contenus extrémistes et les campagnes de propagande coordonnées.