Des théologiens qualifient d'"inadmissible" la décision du ministère de l'Intérieur d'interdire la confection et la commercialisation de la burqa, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 17 janvier. Ainsi, les prédicateurs Mohamed Ahmed Zouhal, président de la Ligue des oulémas du Maghreb, Lahcen Ouajjaj, académicien, et Mohamed Ben Lamin Boukhabza Hassani, président d'une association islamique, ont été jusqu'à taxer d'"illégale" cette décision qui porte atteinte aux droits de la femme, selon eux. D'ailleurs, précise le journal, des prédicateurs, enseignants et personnalités médiatiques ayant des affinités avec la mouvance salafiste marocaine, ont signé une pétition pour appeler le ministère de l'Intérieur à "annuler cette décision illégale", estimant qu'elle relève d'un "abus de pouvoir". Les signataires de cette pétition, indique Assabah, réfutent les arguments sécuritaires justifiant ladite décision. Pour eux, la burqa n'a jamais constitué une menace et est plutôt un "signe de pudeur et de respect (…) qui ne contrevient en rien aux fondements du rite malékite adopté par le Maroc". Toutefois, plusieurs communiqués émanant d'organisations de défense des droits humains, comme le Front national pour la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, soutiennent la décision du ministère de l'Intérieur, soulignant que la burqa "est importée d'Afghanistan et donc étrangère aux traditions vestimentaires marocaines", souligne le journal. Dans son communiqué, Le Front national pour la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme estime que la diffusion de "cette culture du camouflage" est le fait d'organisations extrémistes qui cherchent à freiner l'élan du Maroc vers la modernité et son processus démocratique.
Par Mustapha Nouri
Le 16/01/2017 à 22h00