Manifestement, l’interdiction aux étrangers d’entrer au Maroc n’a plus de sens. Et a fortiori quand il s’agit de Marocains encore bloqués à l’étranger ou des MRE qui s’impatientent de rentrer chez eux. En tout cas, c’est l’avis du professeur Azeddine Ibrahimi, cité par le quotidien Assabah, dans son édition du lundi 17 janvier.
D'après ce spécialiste, maintenant que l’évolution de l’épidémie et de sa troisième vague qui frappe le Maroc est au stade que l’on sait, il serait opportun de rouvrir les frontières, tout en maintenant, bien sûr, les dispositions de sécurité déjà en vigueur avant leur fermeture.
Pour le directeur du Laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine de Rabat et du centre MedBiotech, il serait temps de rouvrir les frontières tout en maintenant les mesures de préventions dans les aéroports et autres points frontières, dans le cadre de la politique préventive et anticipative suivie par le Maroc depuis le début de cette épidémie. Laquelle politique, explique le quotidien, priorise certes la préservation de la santé publique, mais avec le moins de dégâts possible sur le plan économique, social, éducatif et psychologique. Or, la fermeture totale et prolongée présente justement un coût très élevé, observe ce spécialiste.
A ce niveau, poursuit-il, la fermeture des frontières a été un coup fatal pour le tourisme alors que certains pays de la région, comme l’Egypte et la Turquie, par exemple, ont décidé de maintenir ouvertes leurs frontières et donc bénéficier d’un flux touristique permanent avec toutes les retombées économiques que cela suppose. C’est indéniable, soutient ce membre de la commission scientifique, l’entrée des touristes, qui répondent aux conditions de santé requises, ne présente aucun risque pour la situation épidémiologique actuelle dans notre pays. Au contraire, cela permettrait même de ressusciter un secteur touristique agonisant.
Ce qui fait dire à ce professeur, pour conclure, que si à un certain moment la décision de fermer les frontières était judicieuse, aujourd’hui elle n’est plus profitable à notre pays. Elle ne présente plus aucun bénéfice ni sur le plan sanitaire, ni épidémiologique, ni encore sur les plans économique et social. Elle n’est bonne ni pour l'image du Royaume, ni pour la crédibilité de ses décisions, d’autant plus qu’elle ne prévient aucunement une dégradation de la situation épidémiologique.
De son côté, le médecin et spécialiste des politiques de santé, Taieb Himdi, estime que les touristes et les MRE, qui possèdent un pass-vaccinal et/ou peuvent produire un certificat attestant le dépistage négatif du virus avant d’entrer dans notre pays, présentent nettement moins de risques qu’un citoyen qui n’est pas complètement vacciné et qui fait fi des mesures barrières.
Bref, souligne ce spécialiste, dans la situation actuelle de la propagation du virus dans notre pays, l’ouverture des frontières et l’entrée au Royaume des étrangers et des MRE répondant aux conditions sanitaires requises, ne présente pas un risque élevé pour la situation sanitaire. En tous cas, l'ouverture des frontières dans les conditions précitées ne risquerait pas d’aggraver davantage la situation épidémiologique.