Les autorités des Émirats arabes unis ont remis, vendredi, aux autorités marocaines l’élue communale, membre du Conseil de la ville de Fès, Sara Khaddar, après son arrestation par la police des frontières à l’aéroport de Dubaï, en provenance de Turquie, où elle avait séjourné plus d’un an. «À son arrivée à l’aéroport, il s’est avéré qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international et qu’elle était inscrite sur la base de données d’Interpol, en vertu d’un mandat émis par la Brigade nationale de la police judiciaire», écrit Al Akhbar dans son édition du lundi 10 février.
À son arrivée à l’aéroport Mohammed V, la conseillère communale, qui occupait également le poste de vice-présidente de l’arrondissement de Saïs à Fès, a été prise en charge par des éléments de la BNPJ. Sur instructions du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès, elle a été placée en détention provisoire. Elle fera par la suite l’objet d’un interrogatoire concernant les accusations portées contre elle, dans le cadre de l’affaire de l’ancien parlementaire de l’USFP, Abdelkader El Boussiri, actuellement en détention et condamné à huit ans de prison ferme.
Le nom de la conseillère communale a été mentionné par certains mis en cause dans l’affaire El Boussiri, rappelle le quotidien, comme étant celui d’«une intermédiaire facilitant l’obtention de marchés pour des entrepreneurs, dans le cadre des appels d’offres et des bons de commande émis par le Conseil de la ville, moyennant des commissions».
Convoquée à l’époque pour être entendue par la Brigade régionale de la police judiciaire, poursuit Al Akhbar, elle ne s’est pas présentée. En conséquence, le procureur général du Roi avait pris, le 6 octobre 2023, une mesure préventive d’interdiction de sortie du territoire. Pourtant, elle était parvenue à quitter le pays pour la Turquie la veille de l’entrée en vigueur de cette interdiction. C’est ce qui a poussé les autorités marocaines à émettre un mandat d’arrêt international à son encontre, indique le quotidien.
D’autres sources citées par Al Akhbar confirment que «Sara Khaddar est considérée comme la boîte noire de l’ancien parlementaire El Boussiri. Ce dernier sélectionnait les entreprises pouvant obtenir les bons de commande et les marchés publics lancés par la Commune de Fès. Il était assisté par certains intermédiaires chargés de repérer les entreprises désireuses d’obtenir ces marchés par des moyens détournés, en échange d’une commission de 10% du montant total du marché ou du bon de commande, versée à titre de pot-de-vin à El Boussiri, alors vice-président du conseil de la ville chargé des marchés publics».
Par ailleurs, poursuit le journal, lors de son interrogatoire mené par la police judiciaire, «El Boussiri a déclaré entretenir une relation intime avec la conseillère et lui avoir aménagé un local commercial sur la route d’Aïn Chkef, où elle pouvait vendre des tissus et des vêtements qu’il avait lui-même importés de Turquie pour une valeur de 200.000 dirhams. Il a également reconnu qu’elle était intervenue à plusieurs reprises auprès de lui en faveur de ses connaissances pour leur permettre d’obtenir des bons de commande de la commune».
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