Deuxième round du dialogue social: le gouvernement compte baisser l’IR au lieu d’augmenter les salaires

Un round du dialogue social, entre les partenaires sociaux et des membres du gouvernement. 

Un round du dialogue social, entre les partenaires sociaux et des membres du gouvernement.  . DR

Après la réussite du premier round du dialogue social, le deuxième s’annonce plutôt ardu. La cause? Le gouvernement «est revenu sur son engagement d’enclencher les pourparlers sur la revalorisation générale des salaires», précisent des syndicalistes.

Le 26/09/2022 à 16h48

Après un premier round du dialogue social jugé «assez fructueux», par le gouvernement et ses partenaires sociaux, tout laissait penser que le deuxième serait du même niveau, pour ne pas dire plus avantageux pour les fonctionnaires et employés du secteur privé. Mais, il en a été autrement dans la réalité.

C’est lors de la réunion qui s’est tenue, jeudi 22 septembre 2022, entre Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, et les représentants des centrales syndicales les plus représentatives, que «la mauvaise nouvelle est tombée».

«Au cours de cette réunion avec le ministre du Budget, nous avons pris conscience du rétropédalage du gouvernement sur la question de la revalorisation des salaires de l’ensemble des travailleurs», déclare ainsi Boukhalfa Bouchta, membre du bureau exécutif de la CDT, pour Le360.

Pourtant, le gouvernement et ses partenaires sociaux avaient déjà trouvé, lors du premier round du dialogue social, un accord portant sur une augmentation globale des salaires dans les secteurs public et privé. «Le gouvernement nous a demandé par la suite de reporter, sine die, cette revalorisation des salaires afin de lui permettre de chiffrer les répercussions de la guerre en Ukraine sur les caisses de l’Etat», précise le représentant de la CDT.

Seul point à l’ordre du jour de la réunion avec le ministre du Budget, la baisse de l’impôt sur le revenu (IR), ajoute Boukhalfa Bouchta, indigné. «Dans un contexte national et international marqué par une forte inflation, le gouvernement nous propose une réduction de l’IR qui aura un faible impact sur les salaires», a-t-il tonné en précisant que «l’impact de cette décision sur les salaires sera d’une moyenne de 25 dirhams par mois».

«La CDT ne signera pas l’accord final si la revalorisation des salaires de l’ensemble des fonctionnaires du public et des employés du privé n’y est pas actée», annonce le syndicaliste.

Les syndicats avaient aussi réclamé une révision de l’impôt sur les pensions de retraite. Une revendication qui reste, jusqu’à présent, lettre morte, martèle Boukhalfa Bouchta. Il poursuit: «le gouvernement semble déterminé, par contre, à examiner les différents points qui penchent en faveur du patronat, notamment la révision du Code du travail et de la loi sur les grèves».

Pour rappel, le deuxième round du dialogue social a été entamé, mercredi 14 septembre 2022, sur invitation du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et en présence de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances, de Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, de Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, de Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, de Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement et de Ghita Mezzour, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration.

Le 26/09/2022 à 16h48