"Aujourd’hui, ces sciences et technologies contribuent à augmenter la production des petits et moyens agriculteurs de même qu’elles aident à produire plus de nourriture avec moins d’eau et d’énergie", a indiqué Omar Hilale lors d’une réunion virtuelle de haut niveau sur "le rôle de l’Intelligence artificielle (IA) dans la réalisation de la sécurité alimentaire post-Covid".
Le diplomate a de plus précisé que le Plan Maroc Vert, une stratégie agricole nationale en vigueur depuis 2008, a contribué à dynamiser l'agriculture et à en faire le principal moteur de croissance de l'économie du Royaume, à travers la création d’emplois et la réduction de la pauvreté, soulignant que la vision du Maroc dans le domaine agricole tend à assurer l'autosuffisance alimentaire nationale et ouvre la possibilité d'exporter des produits agricoles de qualité vers le monde.
L’ambassadeur a également indiqué que la nouvelle technologie d'engrais à l'aide de l'intelligence artificielle se concentre sur l'amélioration de l'efficacité et de l'utilisation des intrants du sol, ajoutant que dans les régions pauvres en eau, l'irrigation joue un rôle économique et social fondamental, contribuant à la productivité agricole et aux revenus des populations rurales.
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La rareté de l'eau, accentuée par le changement climatique, représente un défi croissant pour les agriculteurs, a poursuivi Omar Hilale, rappelant que le Maroc a massivement investi dans l'alimentation des sols avec la bonne quantité de nutriments et dans l'utilisation de nouvelles technologies pour optimiser la gestion de l'eau, afin de promouvoir un modèle d'irrigation plus durable.
Le diplomate marocain a, par ailleurs, fait remarquer que dans un contexte de crise marqué par la pandémie de Covid-19, il est nécessaire d’opérer un changement de paradigmes vers le développement, tout en transformant cette crise mondiale en "opportunité pour la durabilité".
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La pandémie "a changé la façon dont les consommateurs et les producteurs se connectent les uns aux autres", a-t-il déclaré, relevant que l'Intelligence artificielle devient désormais un instrument pour optimiser les chaînes de valeur de l'agro-industrie et améliorer les affaires en ligne pour les petits et moyens agriculteurs.
Il a également indiqué que cette réunion, co-organisée par la Mission permanente du Maroc à l’ONU et celle du Nigeria, renseigne sur le rôle que peut jouer la coopération notamment dans les domaines de l’agriculture durable, l’information et technologie, le changement climatique, la gestion de l’eau et l’énergie renouvelable.
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Pour sa part, l’ambassadeur représentant permanent du Nigeria auprès de l’ONU, Tijjani Bande a souligné l’importance "extrême" que revêt cette réunion pour les systèmes alimentaires, au moment où la communauté internationale s’emploie à développer de la résilience et de la durabilité post-Covid.
Il a fait observer que la pandémie du nouveau coronavirus a lourdement affecté les capacités des pays, notamment en matière de sécurité alimentaire, relevant à ce propos que l’intelligence artificielle a permis, à juste titre, de surmonter plusieurs facettes des répercussions de la crise économique.
Dans le domaine agricole, l’apport de cette technologie a été considérable puisqu’elle a "apporté du secours" aux professionnels du secteur, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de capitaliser sur la dynamique actuelle pour atteindre le deuxième Objectif du développement durable (ODD), à savoir "Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable".
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Abondant dans le même sens, le président du Conseil économique et social de l’ONU, Collen Kelapile a indiqué que cette réunion, organisée en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé, la Fondation des Nations Unies et l’ONG "Renew Our Earth", permet d’engager une réflexion sur les alternatives possibles vers la réalisation de la sécurité alimentaire dans un contexte marqué par les répercussions de la COVID-19.
Il a ainsi insisté sur la nécessité d’entreprendre des actions "concrètes" pour mettre un terme à la malnutrition et œuvrer en faveur des systèmes alimentaires inclusifs, résilients et durables, appelant à de nouvelles stratégies pour accélérer les efforts visant la réalisation des ODD.
Collen Kelapile a estimé que la science et les nouvelles technologies, en particulier l’Intelligence artificielle peuvent jouer un rôle important pour opérer les “transformations nécessaires” concernant les systèmes alimentaires, relevant que l’IA a donné des résultats “prometteurs” dans ce domaine, notamment en aidant à améliorer la production et à rationaliser l’utilisation de l’eau.
Il est question aussi, selon lui, de partager cette technologie avec les pays en développement pour faire face aux défis liés à la sécurité alimentaire.
Prenant la parole lors de cette réunion, le ministre nigérian de l’Agriculture et du développement durable Mohamad Abubakar a mis en avant les avantages de l’Intelligence artificielle en estimant que cette technologie a révolutionné plusieurs secteurs de l’économie mondiale.
Il a par ailleurs signalé que l’adoption de l’IA ne doit pas se faire aux dépens de la sécurité de l’emploi.
Dans la même veine, Abdelhamid Inhid, expert en l'IA au sein du Groupe OCP, a indiqué que l’Intelligence artificielle représente un levier important pour atteindre une productivité agricole durable et relever les défis du changement climatique et de la croissance démographique mondiale.
L'adoption de l'IA dans le secteur agricole est rendue possible grâce à la disponibilité des données dans l'écosystème des agriculteurs, a-t-il dit, soulignant que le Groupe OCP a été pionnier dans ce domaine à travers plusieurs programmes, notamment “Almoutmir” qui aide les agriculteurs au Maroc à adopter des pratiques agricoles intelligentes en augmentant la productivité des champs.
Evoquant le programme OCP School Lab en Afrique, il a expliqué que cette initiative fournit une plateforme mobile permettant aux agriculteurs de bénéficier de services d'agriculture numérique tels que le conseil et l'analyse des sols.
Les autres intervenants, dont le directeur de l’OMS à New York, ont mis l’accent sur l’importance d’impliquer les leaders des secteurs public et privé, ainsi que les organisations d'agriculteurs, pour discuter des objectifs de sécurité alimentaire et de nutrition convenus à l'échelle mondiale, à savoir l’élimination de la faim et toutes les formes de malnutrition.
Ils ont également appelé à identifier les avantages et les risques potentiels de la numérisation des secteurs de l'alimentation, de la nutrition et de l'agriculture, à fournir des exemples sur la manière avec laquelle l’IA peut contribuer à atteindre l'objectif de nourrir une population mondiale estimée à 10 milliards d'ici 2050, tout en relevant des défis tels que le changement climatique, la sauvegarde des ressources naturelles et les impacts du Covid-19.