Le corps de la police a longtemps pâti de comportements véreux, voire pernicieux. Bien sûr, ces comportements rédhibitoires sont le fait de fonctionnaires peu scrupuleux et il faut bien se garder de généraliser. Car, évidemment, la corruption ne touche pas le seul corps de la police, et bien d’autres secteurs en souffrent. Mais il faut dire que la Sûreté nationale est extrêmement sensible à ce fléau. Et l'audace fait souvent défaut pour apporter «aux grands maux les grands remèdes».Aussi, le tout nouveau directeur général de la Sûreté nationale est bien décidé à rétablir un respect de l'éthique en frappant là où sévit la corruption. Abdellatif Hammouchi, puisque c’est de ce pro de la sécurité qu’il s’agit, vient en effet de lancer ce qui s’annonce comme «un grand raout anti-corruption». «Quelques semaines seulement après sa nomination à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, attaque de front le problème et décide de frapper les éléments corrompus de la police», certifie ainsi Al Massae, dans son édition de ce lundi 8 juin.
Le placement en détention préventive, sur ordre du parquet, de deux fonctionnaires de la police en service à Tanger et à Casablanca, ne relève aucunement de «l’effet d’annonce». Le premier, officier de police, impliqué dans un réseau international de trafic de drogue au port Tanger-Med, et le deuxième, filmé en flagrant délit de perception d’un "avantage financier pour l’accomplissement d’une tâche administrative" à l’aéroport Mohammed VI à Casablanca, seront bel et bien déférés devant la justice, rapporte Al Massae. Les faits remontent à vendredi dernier. Un premier communiqué de la DGSN avait annoncé que la police judiciaire avait déféré devant la justice l’officier de police incriminé et son complice, un professionnel de transport international, pour leurs liens avérés avec un réseau de trafic international de drogue. Dans la même journée, la DGSN a révélé l’arrestation, à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, d’un autre fonctionnaire, un inspecteur de police, qui avait touché un «avantage financier » en contrepartie de l’accomplissement d’une tâche administrative.
Est-ce donc un hasard si deux fonctionnaires de la police ont été pour l’un déféré devant la justice, et pour l’autre arrêté et placé en détention préventive en attendant d'être traduit devant la justice? Une chose est sûre: la toute nouvelle Direction générale de la Sûreté nationale veut en finir une bonne fois pour toutes avec l’impunité et promouvoir le principe de bonne gouvernance, conformément aux instructions de la plus haute autorité du royaume, soit le roi Mohammed VI, et en réponse aux attentes citoyennes somme toute légitimes.