Alger a finalement joint sa voix à celle de la communauté internationale pour saluer l’accord libyen signé jeudi dernier à Skhirat pour la formation du premier gouvernement d’entente nationale libyenne. C’est le porte-parole du ministère algérien des AE, Abdelaziz Ben Ali Chrif, qui a été chargé de le faire savoir, Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie, ayant encore une fois "brillé" par son silence !
«Nous saluons la signature, le 17 décembre 2015, de l’accord politique par les parties libyennes prenant part au dialogue placé sous les auspices des Nations Unies», a indiqué, en effet, le porte-parole Abdelaziz Ben Ali Chrif, faisant l’impasse, comme vous le voyez bien, sur la ville qui a abrité cet événement historique, pour ne pas parler du rôle déterminant joué par le Maroc pour aboutir à cet accord.
«En exprimant notre satisfaction de cet acquis qui permettra à la Libye, pays frère et voisin, de recouvrer la paix, la sécurité et la stabilité, nous appelons tous les frères libyens à adopter cet objectif et adhérer à cet accord politique afin de créer les conditions propices à sa mise en œuvre», exhorte le porte-parole du ministère des AE, cité par le journal algérien Al Khabar.
Voilà, la messe est dite! Enfin, pas tout à fait. Car, -et c’est un secret de polichinelle-, Alger a pesé de tout son poids pour que cet acte salutaire pour le peuple libyen frère ne soit pas accompli, à fortiori dans un pays à l'égard duquel elle nourrit une haine féroce.
Rappelez-vous! Le 14 juillet dernier, Le360 rapportait que le projet d’accord présenté par l’ex-médiateur onusien Bernardino Leon faisait pâlir de jalousie l’establishment algérien. Alger avait en effet lâché sa meute médiatique pour discréditer ce projet d’accord. «Bernardino Leon, l’émissaire onusien pour la libye, a bien raison d’avoir le succès modeste», klaxonnait le quotidien El Watan, en rajoutant cette louche très révélatrice : «Eu égard à sa puissance de feu, Fajr Libya (NDLR : milices jihadistes à l'origine de l'assaut, mi-juin, contre le consulat tunisien à Tripoli et de l'enlèvement de dix fonctionnaires innocents !) ne peut être ignoré dans tout processus de paix en Libye» !
A propos, et à la veille de la signature de l’accord de Skhirat, des membres du Parlement de Tripoli (reconnu seulement par Alger !) se sont élevés pour le dénoncer avec la dernière énergie. En effet, il est bizarre qu’Alger, après ce glorieux jeudi 17 décembre à Skhirat, se félicite d’un accord contre lequel elle a jeté toutes ses forces pour le bloquer !