Après le retrait de la CDT et de l’UGTM de la dernière réunion avec le chef du gouvernement, lors de la reprise du dialogue social, l’UMT a décidé de boycotter les futures réunions. El Othmani se retrouve donc dans une impasse, d’autant qu’il ne peut même pas compter sur le soutien de l’UNTM, syndicat affidé au PJD, qui le pousse, lui, à améliorer son offre.Ainsi, on peut avancer que le deuxième round du dialogue social est un échec total, constate le quotidien Al Ahdath Al Mghribia dans son édition du lundi 5 novembre.
Il faut dire qu’au grand dam des syndicats, le chef du gouvernement n’a décidément pas l’intention d’améliorer son offre. Partant, l’UMT a donc décidé de ne plus participer aux réunions tant que le gouvernement n’a pas revu son offre. D’après son secrétaire général, Miloudi Moukharik, cité par le journal, «El Othmani propose toujours la même offre, maigre et discriminatoire». Les augmentations de salaire que propose le gouvernement restent, en effet, les mêmes: 200 DH à partir de janvier prochain, 100 DH une année plus tard et 100 DH en janvier 2021. Qui plus est, cette offre est jugée «discriminatoire» puisqu’elle ne concerne qu’une partie des fonctionnaires et ne s’adresse même pas aux salariés du secteur privé.
De toutes les manières, explique le journal, l’offre est largement en deçà des revendications du syndicat qui exige, entre autres, une augmentation générale des salaires, dans le public et dans le privé, une révision de l’impôt sur le revenu et l’augmentation du SMIG. Cela, en plus d’autres revendications à caractère non pécuniaire comme l’amendement du statut de certaines catégories de fonctionnaires et l’exécution de tous les engagements pris par le gouvernement dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011.
L’UMT rejette également «l’approche comptable et budgétaire» que prône le gouvernement en l’incitant à adopter une démarche plus sociale.
Pour sa part, la CDT s’est également retirée de ce deuxième round des négociations depuis son démarrage. Cependant, explique Allal Belarabi, dirigeant de la centrale, contrairement à ce qu’on pourrait prétendre, les syndicats tiennent à la réussite du dialogue social et des négociations tripartites. Seulement, souligne-t-il, «on ne peut vraiment pas parler d’un dialogue social puisque le gouvernement, avec cette offre, ne fait montre d’aucune volonté politique d’avancer». La CDT décide donc de se retirer du dialogue social parce que «l’offre du gouvernement n’est pas digne de confiance, et reste très en deçà des attentes et des revendications de la classe laborieuse».
L’UNTM, le bras syndical du PJD, tout en rejetant, elle aussi, l’offre du gouvernement, se montre moins radicale. D’après Al Ahdath Al Maghribia, ce syndicat s’est contenté d’appeler le gouvernement à «faire un peu plus d’effort pour améliorer son offre et réunir les conditions nécessaires pour la rendre acceptable».
De son côté, souligne le journal, le chef du gouvernement s’est limité à réunir les syndicats pour leur proposer, encore une fois, la même offre qui consiste en une augmentation des salaires de 400 DH sur trois tranches pour les fonctionnaires classés échelle 10, échelon 5 et moins.
Le chef du gouvernement propose également une augmentation des allocations familiales de 100 DH par enfant sur deux tranches. L’offre a certes été rejetée en bloc par les syndicats, conclut le journal, mais la commission technique chargée de ce volet n’a pas pour autant été dissoute, ce qui implique que la porte du dialogue n’est pas totalement close.