Les syndicats ne décolèrent pas face à l’échec du gouvernement dans sa gestion du dialogue social et de l’inflation galopante qui grève le pouvoir d’achat des citoyens.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 2 juin, que l’UMT a accusé le gouvernement d’être responsable de la «détérioration du climat social». La CDT est allée encore plus loin en décidant d’organiser, dimanche prochain, une marche de protestation nationale.
Lors d’une conférence de presse, tenue mercredi dernier, la CDT a vivement critiqué le gouvernement en indiquant que «les choix impopulaires de l’Exécutif ont engendré plus de pauvreté et de disparités sociales et ont contribué à la hausse du taux de chômage et à la dégradation du pouvoir d’achat de la majorité des familles marocaines en raison de la hausse des prix et du taux vertigineux de l’inflation».
Dans une déclaration de presse, Younes Firachine, membre du bureau exécutif de la CDT, a souligné que «cette marche est un cri populaire dénonçant les prix prohibitifs des produits alimentaires et des carburants ainsi que la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens».
De son côté, l’adjoint du secrétaire général de la CDT, Khalid Alami, a fortement critiqué le gouvernement qu’il a accusé de n’avoir pas tenu ses engagements comme l’augmentation des salaires et la baisse de l’impôt sur le revenu.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne qu’abordant la réforme des retraites, le secrétaire adjoint de la CDT a indiqué que le projet présenté aux syndicats est l’œuvre d’un bureau d’études et que le gouvernement n’a pas associé les centrales syndicales dans sa préparation. Pis encore, poursuit Alami: «Le gouvernement nous a demandé de travailler discrètement sur ce projet et de ne pas le rendre public. Nous avons refusé car ce texte concerne tous les citoyens et non pas le seul mouvement syndical. Il doit donc être soumis à un débat public».
De son côté, l’UMT a exprimé sa colère face à l’échec du round de dialogue social du mois d’avril en imputant au gouvernement la responsabilité de la dégradation du climat social. Le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik a, lors d’une réunion de son syndicat tenue le mercredi 31 mai, indiqué que «les développements politiques, économiques et sociaux engendrent de la frustration et de la tension dues à la hausse sans précèdent des prix des produits de consommation et des services qui ont impacté fortement le pouvoir d’achat des salariés et celui de la plupart des couches sociales».
Le gouvernement, poursuit-il, n’a pas respecté ses engagements en matière de hausse des salaires, de réduction de l’impôt sur le revenu ainsi que d’augmentation du salaire minimum dans les secteurs industriel et agricole.