Commentant l’allocution de Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT) lors de l’ouverture, vendredi 20 mars, du onzième congrès national de cette centrale syndicale, un observateur averti a dit : «Moukharik était tendre avec le gouvernement pour ne pas offusquer Abdelilah Benkirane». Il faisait allusion à la présence du chef du gouvernement au congrès de l’UMT et de sa bonne entente, du moins en apparence, avec le responsable syndical.
Moukharik, qui a souvent critiqué le gouvernement de manière acerbe, a adopté un ton plus conciliant. Il a d’abord appelé le gouvernement et le patronat à considérer le dialogue social comme «un choix stratégique irréversible». «Ceci, a-t-il estimé, requiert de réunir un environnement où règnent les bons offices, la disposition de chaque partie à écouter l’autre et la présence d’instances syndicales fortes avec une large représentativité.»
On passera outre les sujets récurrents qu’a abordés le secrétaire général de l’UMT (équilibre macroéconomique, cohésion sociale, chômage, libertés syndicales, etc.) Mais l’on retiendra, comme dit précédemment, ce changement de ton de Moukharik qui, il y a peu de temps, accusait le gouvernement d’être responsable de l’enlisement du dialogue social.
Certes nul ne verrait d’un mauvais œil une entente entre les syndicats et le gouvernement. Chose ne pouvant qu’être bénéfique pour le pays en lui épargnant des bras de fer et de grèves nuisant avant tout à l’économie nationale. Pourvu que les autres patrons des syndicats les plus représentatifs, la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), ne reprochent pas à Miloudi Moukharik, qui s’est imposé apparemment comme leur chef de file, son rapprochement avec le gouvernement. Car, après tout, tout le monde est censé œuvrer pour le bien du pays. Et pourvu que Moukharik n’ait pas fait pareille déclaration juste pour les beaux yeux de Benkirane ayant eu l’amabilité d’assister à son congrès. Qui vivra verra.